<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012institutions, une paix durable dans le pays et l’amélioration du dialogue entre les acteurs politiques, la sociétécivile, le secteur privé et les partenaires au développement.La jeunesse de la population est aussi un atout majeur pour le pays (31% de la population est âgée de 15 à 35ans). En effet, celle-ci constitue un levier pour la relance de l’économie nigérienne, surtout si les jeunes sontdavantage impliqués dans la formulation des politiques économiques et sociales et bénéficient des actions deformation mieux ciblées, leur permettant d’obtenir des emplois décents, voire des lignes de crédits pour s’installerà leur propre compte et devenir ainsi, de par eux-mêmes, des pourvoyeurs d’emplois.Le patrimoine historique et culturel du pays est très riche et varié. L’existence de rares espèces animales, demanuscrits, de sculptures rupestres, des ossements de dinosaures et l’organisation régulière de manifestationsculturelles et sportives (musique, danse, mode, lutte traditionnelle) offrent des opportunités pour développer letourisme au <strong>Niger</strong>.L’ingéniosité des artisans nigériens : les produits artisanaux nigériens sont hautement appréciés au niveaurégional et international, en raison de leur valeur et de leur qualité.La richesse du sous-sol nigérien. Le <strong>Niger</strong> dispose d’un potentiel considérable en minéraux : uranium, pétrole,calcaire, charbon, or, gypse, marbre, phosphate, fer, cassitérite, cuivre pouvant être exploité tant les conditionsd’investissements sont attrayantes.Le potentiel hydrique du <strong>Niger</strong> est constitué d’importants réseaux hydrographiques d’eaux de surface de plus de32 milliards de m 3 /an, d’importantes réserves en eaux souterraines de l’ordre de 2,5 milliards de m3renouvelables et 2.000 milliards de m3 non renouvelables. Ce potentiel en eau demeure sous exploité avecmoins de 1% mobilisé à des fins agricoles. Le potentiel en terres irrigables est estimé à environ 270.000 ha,localisé dans la vallée du fleuve (52,6%), la Vallée des Dallols (14,4%), l’Ader-Doutchi-Maggia (10,4%), laKomadougou Yobé, le lac Tchad et les cuvettes oasiennes (7,4%), la Vallée des Goulbi (3,9%), les Koramas(3,7%), les Plaines de l’Aïr et les oasis (3,7%), la Basse Vallée de la Tarka (2,6%).Le potentiel en élevage est considérable : l’effectif du cheptel est estimé selon le Recensement Général del’Agriculture et du Cheptel (RGAC) 2004/2005 à près de 29 millions de têtes de bétail. Il est dominé par lescaprins (38%), les ovins (31%), les bovins (25%), les asins (5%), les équins (1%).Le capital social inestimable et la volonté de vivre ensemble des Nigériens est aussi un gage de stabilité. En effetles relations de cousinage, les mariages entre plusieurs ethnies et l’esprit de solidarité, sont des valeurs quiconsolident l’unité nationale.L’intégration régionale constitue un facteur de développement, de stabilité et de solidarité entre les peuples.Ayant des frontières avec 7 pays africains, sur les quatre points cardinaux, le <strong>Niger</strong> peut transformer sa positionnaturelle de carrefour en avantage stratégique pour devenir un Hub sous-régional pour le commerce,l’investissement et le transport international.L’intérêt renouvelé de la communauté internationale pour le <strong>Niger</strong>, motivé par l’amélioration de la situationpolitique, économique et sociale dans le pays, donne au <strong>Niger</strong> des capacités supplémentaires pour accélérer ledéveloppement et réduire la pauvreté.I.5. Scenarii d’avenirLe diagnostic stratégique du <strong>Niger</strong> met en évidence un scénario tendanciel marqué par la poursuite d’unecroissance économique moyenne, mais vulnérable aux chocs climatiques et aux termes de l’échange, dans uncontexte de maintien de la dynamique démographique.Ce scénario peu ambitieux et intenable sur la durée, a comme risque majeur d’exercer une menace sur lacohésion sociale car il voudrait dire que les populations nigériennes continueraient dans leur majorité dedemeurer pauvres et vulnérables, de ne pas avoir accès à des services sociaux de qualité et d’être exclus desfruits de la mondialisation en marche. Aussi, importe-t-il d’identifier des leviers qui pourraient changer très vite lefutur du <strong>Niger</strong> et le placer sur la rampe des pays à croissance rapide et à pauvreté réduite.76
<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012A cet égard, quatre facteurs-clés déterminent la possibilité d’enclencher des ruptures fortes au <strong>Niger</strong> : (i)l’intensification et la modernisation de l’agriculture et de l’élevage ; (ii) la diversification des sources de lacroissance économique ; (iii) la maîtrise de la croissance démographique ; (iv) la mise en place de programmessociaux efficaces.Le croisement de ces quatre facteurs conduit à retenir un scénario tendanciel, un scénario intermédiaired’intensification agricole et de diversification minière et un scénario d’atteinte des OMD en 2015. Ils sontprésentés ci-après : Premièrement, un scénario tendanciel ou « <strong>Niger</strong> PMA » basé sur la mise en œuvre d’une politique deréformes économiques et financières cohérentes visant la consolidation du cadre macroéconomique. Ilrepose sur les principales hypothèses suivantes :• le maintien de la stabilité politique ;• la poursuite de la mise en œuvre des réformes (finances publiques, secteur financier, entreprisespubliques, environnement juridique des affaires) ;• une pluviométrie moyenne bien répartie dans l’espace et dans le temps ;• une situation phytosanitaire sous contrôle ;• le maintien du niveau actuel de la demande de produits agropastoraux du <strong>Niger</strong>ia ;• la non dégradation du marché de l’uranium ;• le début timide de la diversification minière ;• la poursuite du programme de renforcement des infrastructures économiques et sociales ;• le renforcement des capacités de l’administration pour un meilleur encadrement des différentespolitiques ;• la mobilisation des ressources extérieures.Sur la base de ces hypothèses, le taux de croissance moyen projeté est de 4,2%. Il serait essentiellement tirépar le secteur agricole qui croîtrait à un taux moyen de 4,1% contre 3,6% pour la période 2000-2005.Le principal résultat sera une amélioration du PIB/tête qui se situerait en moyenne à 0,9%, impliquant un taux depauvreté de 57,7% en 2012 et de 56,3% en 2015. Notons qu’avec cette hypothèse, le pays n’atteindrait pas lesOMD à l’échéance 2015. Les autres indicateurs de développement humain durable resteraient faibles. Deuxièmement, un scénario intermédiaire ou « <strong>Niger</strong> en voie de développement » fondé sur leshypothèses suivantes :• Le maintien de de stabilité macroéconomique ;• le renforcement de la stabilité politique;• des conditions climatiques très favorables pour la production agropastorale ;• la mise en œuvre de la SDR (accélération de la mise en œuvre de la politique d’irrigation,intensification des investissements, attrait des investisseurs privés dans le secteur dudéveloppement rural) ;• la création de nouvelles entreprises modernes de production augmentant la demande intérieure desproduits agro-sylvo-pastoraux ;• l’augmentation de la demande extérieure avec une conjoncture favorable au <strong>Niger</strong>ia (augmentationde l’exportation des produits nigériens vers le <strong>Niger</strong>ia) ;• le maintien du niveau des prix intérieurs ;• l’augmentation de la part des crédits à l’économie en faveur du secteur du développement rural engénéral et du secteur agricole en particulier (1% actuellement) ;• une évolution favorable du marché de l’uranium et un effort modéré de diversification minière eténergétique (démarrage de l’exploitation du pétrole, découverte et exploitation de nouveauxgisements d’or) ;• l’accélération de la mise en œuvre des réformes (finances publiques, secteur financier,environnement juridique des affaires) ;• l’accélération du renforcement des capacités de l’administration pour un meilleur encadrement desdifférentes politiques ;77