<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012décentralisation, des études ont été menées pour ce qui concerne : (i) la définition d’une charte de ladéconcentration au <strong>Niger</strong> ; (ii) la problématique de la décentralisation et des communautés nomades au <strong>Niger</strong> ;(iii) le financement des investissements en infrastructures et équipements des collectivités territoriales au <strong>Niger</strong> ;(iv) la mise en place d’un Fonds d’Appui à la décentralisation et d’un Fonds de péréquation au <strong>Niger</strong> (v) ; lefoncier et décentralisation, (vi) l’opérationnalisation du transfert des compétences de l’Etat aux collectivitésterritoriales, (vii) la fiscalité des communes, (viii) la maîtrise d’ouvrage communal et (ix) l’élaboration d’un plancadre de formation des acteurs de la décentralisation.A cela s’ajoutent, les activités en cours pour la relecture des principaux textes de base de la décentralisationdevant déboucher sur l’élaboration d’un projet de loi portant Code Général des Collectivités Territoriales.Par ailleurs, le gouvernement appuie l’élaboration du Guide National harmonisé de planification communale et lerenforcement des capacités des organisations communautaires.Toutefois, la nouveauté du processus fait que les collectivités locales font face à un certain nombre de difficultésparmi lesquelles on peut citer : (i) l’insuffisance des ressources financières ; (ii) la faible déclinaison des politiqueset stratégies nationales en orientations locales et communautaires ; (iii) la faible coordination des différentesstructures ministérielles revendiquant le leadership du processus de décentralisation ; (iv) les faibles capacitésinstitutionnelles des nouvelles communes et l’impréparation des acteurs (dont beaucoup sont analphabètes, sansformation sur leur rôle).f) La responsabilisation socialeL’accès à l’information et la participation à la prise de décision constituent des dimensions importantes de lapauvreté. Selon l’enquête QUIBB_2005, la majorité des ménages adhère à un parti politique (58%), 14% uneassociation villageoise de développement et entre 8% et 11% d’une coopérative, une tontine, ou un comitéd’éducation ou de santé.De même, cette enquête révèle que 90% des ménages ont le sentiment de participer aux décisions concernant lavie de leur localité, ou d’être bien intégrés dans sa vie sociale. Cette proportion est plus élevée en milieu rural(92%) qu’en milieu urbain (78%). Il n’est pas noté de différences significatives en ce qui concerne leur sentimentde participation ou d’intégration entre les pauvres et les riches. Les principales raisons explicatives de la nonintégration sont par ordre : (i) la discrimination (30%) ; (ii) l’absence de transparence dans le processus de prisede décisions (20%) ; (iii) l’absence de vie communautaire (20%). Par ailleurs, selon l’enquête, plus de 90% desménages ont un membre qui peut s’exprimer librement lors des assemblées locales.De ce fait, à la faveur de la décrispation politique de la fin des années 80, la responsabilisation sociale a pris sonenvol avec l’émergence de la société civile. En 2005, on dénombrait près de 600 organisations nongouvernementales et associations de développement (ONG/AD), 600 associations, 5 centrales syndicales, etplus de 5.000 organisations communautaires de base.Les Nigériens accèdent également plus facilement à l’information. Selon l’enquête QUIBB, 55% des ménagespossèdent un poste radio et 6,8% un poste téléviseur. Le pays compte une centaine de radios rurales etcommunautaires, une radio publique à couverture nationale avec des antennes régionales et départementales,une quinzaine de radio privées émettant principalement dans la capitale et les chefs lieux de région, unesoixantaine de journaux privés à parution régulière, deux chaînes de télévisions publiques et quatre chaînes detélévisions privées.En étant mieux informée, en participant de plus en plus au débat sur les politiques publiques et en opérant auxcôtés des communautés de base, la société civile apparaît comme un acteur du développement national. Laqualité d’opérateur de proximité des ONG/AD en a fait des instruments efficaces de la politique d’aménagementdu territoire. En plus, les organisations de la société civile (OSC) influent, sur la conduite de l’action publique,pour preuve, elles ont obtenu du gouvernement la révision de la loi des finances en 2006, ainsi que la baisse desprix des produits de première nécessité.Cependant, malgré ces avancées significatives reconnues par tous, les rapports sont parfois mitigés entre lesOSC et les institutions de tutelle (ministères en charge de l’intérieur et du développement communautaire). De68
<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012même, la faiblesse de capacité, la lourdeur administrative, la concentration des centres de décision dans lacapitale, le non-respect des règles de collaboration et la faible coordination des appuis des partenaires audéveloppement constituent des facteurs limitants à la bonne participation des OSC au processus dedéveloppement.Enfin, l’émergence des OSC survenue dans les années 90, dans un contexte politique en pleine mutation faitqu’aujourd’hui il y a une confusion des rôles en ce sens que la règle qui caractérise leur champ d‘intervention estdiffuse et non précise.I.3.7. Facteurs limitants de la mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvretéa) Insuffisances dans le financement et dans l’exécution budgétaire de la SRPLa problématique du financement des interventions des actions prioritaires constitue un des défis majeurspour la Stratégie de Réduction de la Pauvreté. Elle porte non seulement sur les capacités à générer desressources internes mais aussi sur la mobilisation des ressources extérieures conséquentes. Ainsi,l’assainissement des finances publiques et les réformes sectorielles, engagés depuis 2000, ont favorisé lamobilisation des ressources internes et de l’aide au développement, ainsi qu’une meilleure allocation desressources en faveur des secteurs prioritaires de la SRP.Mobilisation des ressources internesLa mobilisation des ressources internes a connu des progrès significatifs, notamment au cours des cinqdernières années.. En effet, le taux de pression fiscale a connu une relative progression, de 9,6% en 2002 à11% en 2006. Toutefois, ce taux, qui se situe en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA en lamatière (17%), demeure insuffisant pour permettre un accroissement substantiel des investissementspublics en faveur des secteurs prioritaires. Le poids élevé du secteur informel, difficile à imposer, ainsi queles avantages fiscaux accordés par le Code des investissements aux investisseurs, expliquent cettesituation.Tableau 18: Evolution du taux de pression fiscale au <strong>Niger</strong> et dans certains pays de l’UEMOA (en % du PIB)2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006UEMOA 13,7 14,0 14,6 14,6 14,8 14,9 15,9Burkina Faso 11,1 10,3 10,7 10,8 11,8 11,3 12,4Mali 11,9 12,3 13,8 14,2 14,9 15,4 14,6Bénin 13,9 13,5 14,4 14,9 14,6 14,5 14,9<strong>Niger</strong> 8,3 9,1 9,6 9,9 11,0 10,3 11,0Source : Rapport sur la surveillance multilatérale, UEMOA _ juin 2006 ; DGE/MEFMobilisation des ressources extérieuresLe <strong>Niger</strong> a organisé en juin 2003 le Forum des partenaires au développement sur la Stratégie de Réductionde la pauvreté. Le Forum a réaffirmé le consensus général des PTF autour de la stratégie et obtenul’engagement de tous à faire de la SRP le cadre unique de référence de leurs appuis à la politiqueéconomique, financière et sociale du <strong>Niger</strong>.De même, un certain nombre d’engagements ont été pris, liés à la prise en compte de l’approcheprogramme, l’harmonisation des procédures des partenaires et le développement des mécanismes de suiviévaluation.Ainsi, on relève au cours de la période de mise en œuvre de la SRP, une reprise de l’aide internationaleaprès la baisse enregistrée à la fin des années 90 du fait de l’instabilité sociopolitique. Entre 2002 et 2006,le pays a reçu l’équivalent de 753 milliards de FCFA en nouveaux financements. Cette aide s’est déployéeen grande partie sous forme de dons (60%). Elle a contribué fortement à l’atteinte des résultats de la SRP,particulièrement l’amélioration des indicateurs sociaux, le développement des infrastructures et le69