<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012Le <strong>Niger</strong> exporte une gamme très peu variée de produits d’exportations réduite à des produits miniers, desproduits agricoles, des produits d’élevage et des produits de pêche. L’uranium est le premier poste d’exportationsavec 48% du total. Les ventes d’uranium évoluent au gré des cours mondiaux fortement volatiles et qui sontdepuis 2003 très favorables pour le <strong>Niger</strong>. Les produits de l’élevage, essentiellement les animaux sur pied, seplacent au deuxième rang des exportations avec 23,48% en moyenne. Les denrées agricoles qui occupent la3 ème place (15,16%) sont constituées essentiellement de produits bruts (oignon, niébé, souchet, dattes, arachide)et de coton égrené. On note également que le <strong>Niger</strong> n’effectue en moyenne que 14% de ses échanges extérieursavec les pays de l’UEMOA malgré l’entrée en vigueur du TEC depuis 2000. En outre, le taux d’ouverture del’économie n’est que de 20,1% environ, en deçà des taux généralement atteints par les pays en croissancerapide, traduisant la faible intégration du pays dans l’économie internationale.Les exportations nigériennes demeurent confrontées à plusieurs contraintes :- la forte dépendance de la conjoncture sur le marché du Nigéria (Près de 16% des exportations du <strong>Niger</strong> ysont destinées, et ce chiffre est sans doute sous-estimé en raison du commerce largement informel entre lesdeux pays) ;- la faiblesse des capacités de stockage, de conditionnement et de conservation ;- la faible valeur ajoutée des produits qui sont simplement expédiés comme produits bruts, sans aucunetransformation ;- la qualité insuffisante des produits ;- l’absence d’une réelle stratégie de marketing ;- les coûts de transport et de transit sont significativement élevés pour certaines destinations, dont Abidjan,Accra et Cotonou ;- la faiblesse du pouvoir de négociation des acteurs du commerce informel sur les marché étrangers où ilsrevendent les produits nigériens.I.3.2. Accès aux services sociaux et pauvretéPour trouver une solution viable à l’accès limité aux services sociaux et à une demande sociale de plus en plusexacerbée par la forte croissance démographique, le <strong>Niger</strong> s’est engagé à renforcer le capital humain,notamment par la mise en œuvre de politiques dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’améliorationde l’accès à l’eau potable, de l’habitat, de l’assainissement et du développement urbain, de l’accès aux servicesénergétiques modernes, de la protection sociale et du soutien à l’emploi et aux activités génératrices de revenus.a) Education et pauvretéL’instruction et la formation professionnelle ont des effets substantiels sur les différentes dimensions de lapauvreté. Elles permettent généralement d’accéder plus facilement au marché de l’emploi et de tirer profit desopportunités économiques.Il ressort des analyses effectuées au <strong>Niger</strong>, qu’un ménage dont le chef a une éducation, a une probabilité plusélevée d’avoir un niveau de vie supérieur qu’un ménage dont le chef n’a aucune éducation. Il en est de mêmedes ménages dont le conjoint du chef a reçu une formation.Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) de l’Education Pour Tous (EPT), le <strong>Niger</strong>a initié des réformes visant à améliorer les résultats de son système éducatif en allouant environ 55 milliards FCFA par an au secteur, sur la période 2002-2006.La mise en œuvre, à partir de 2003, du Programme Décennal de Développement de l’Education (PD<strong>DE</strong>), àtravers ses trois (3) composantes (accès, qualité et développement institutionnel) procède de cette volonté. LePD<strong>DE</strong> comprend deux (2) blocs dont le premier couvre l’éducation de base (enseignement préscolaire, cycle debase 1, cycle de base 2; alphabétisation et écoles coraniques) et le second bloc, en cours de finalisation, prendraen charge les enseignements moyen et supérieur, ainsi que la formation professionnelle et technique.34
<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012• Education de baseEnseignement préscolaireL’enseignement préscolaire a un impact très positif sur l’amélioration des acquis au cycle primaire. Cependant,au regard de l’importance des besoins et de l’impact de cet ordre d’enseignement, les objectifs du PD<strong>DE</strong> en lamatière sont très modestes (porter le taux brut de préscolarisation de 1% en 2002 à 5% en 2012). En dépit del’augmentation du nombre d’établissements préscolaires (15,66% en moyenne annuelle entre 2003/2005 dansl’ensemble et environ 12% en zone rurale), liée à l’augmentation des effectifs à scolariser et à la création desjardins d’enfants communautaires en zones rurales, le taux brut préscolaire global ne dépasse guère 1,4%.Education de base1 (primaire)En dépit des progrès enregistrés en termes d’accès, les performances du PD<strong>DE</strong> en la matière sont insuffisantesau regard des objectifs visés et de l’importance des ressources financières mobilisées (76% des ressourcesfinancières allouées au secteur sur la période) et des moyens mis en œuvre (construction de 1500 classes enmoyenne par an, recrutement de 2500 enseignants contractuels).Le taux brut de scolarisation primaire est passé de 41,7% en 2002 à 53,5% en 2006 (contre un objectif de 57%).Ce taux varie fortement d’une région à une autre ; il atteint 96,9% dans la Communauté Urbaine de Niamey, en2006, contre 42,6% à Zinder. Malgré une réduction substantielle de la disparité entre zones urbaine et rurale (de19 à 5 points d’écart entre 2001 et 2006), le taux brut de scolarisation en milieu rural (52%) n’a pas atteint le seuilescompté (54%) en 2006.Les disparités de genre se sont amplifiées (de 15 points en 2001 à 19 points en 2006). Le taux net descolarisation se situe à 45,5% pour l’ensemble du pays et les disparités entre régions persistent encore, ainsi quecelles liées au milieu de résidence 1 et le genre 2 .Graphique 3 : Taux brut de scolarisation selon le sexeEvolution du TBS70,0060,00%50,0040,0030,0020,00EnsembleGarçonsFilles10,000,001993-19941994-19951995-19961996-19971997-19981998-19991999-20002000-2001Année2001-20022002-20032003-20042004-2005152,6% pour le milieu urbain (hors Niamey) et 45% en milieu rural237,8% pour les filles et 54,1% pour les garçons.35