<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012Graphique 4: Evolution des taux de mortalité pour les enfants de moins de cinq ans2744433123817948198172126Mortalité néonatale Mortalité infantile Mortalité postnéonatale1998 2006Mortalité infantojuvénileMortalité juvénileSource: ME/F/INS/EDS98-EDS-MICS2006La lutte contre les maladies et les interventions essentiellesLe paludismeSelon l’EDS-MICS 2006, le paludisme demeure l’endémie majeure (24% des consultations) et la première causede morbidité et de mortalité pour les femmes et les enfants. Il est responsable d’environ 30% de décès pourl’ensemble de la population, dont 52% des enfants de moins de 5 ans. Le taux de létalité lié au paludisme s’élèveà 27 pour mille. Le nombre de cas de paludisme est d’environ 850.000 dans l’année mais, étant donné lafaiblesse de la couverture médicale (42%), l’incidence du paludisme est largement sous estimée. L’utilisation desmoustiquaires imprégnées d’insecticide demeure faible (13,3% pour les femmes enceintes, 14% pour les enfantsde moins de 5 ans) ; 57% des ménages n’en possèdent pas.Ainsi, (i) la faible couverture médicale ; (ii) l’insuffisance d’infrastructures d’assainissement ; (iii) les habitudes despopulations ; (iv) la faiblesse des revenus ; (v) le faible accès aux moustiquaires imprégnées, constituent descontraintes majeures pour la réalisation de l’OMD 6.La tuberculoseEn ce qui concerne la tuberculose, le taux de dépistage s’est sensiblement amélioré, passant de 33,4 % en 2001à 43,6 % en 2005, soit une augmentation de près du tiers. Ce taux reste néanmoins loin de l’objectif internationalde 70% fixé par l’OMS. Cette performance résulte du renforcement des laboratoires, de la formation dupersonnel, de la régularité de la supervision des agents des districts. La progression du taux de dépistage et deguérison (60%) reste faible relativement au standard de l’OMS fixé à 85%. Il se pose pour cette maladie descontraintes liées à : (i) la qualité des services, se traduisant par la faiblesse de l’accès géographique ; (ii)l’acceptabilité ; (iii) la disponibilité des médicaments ; (iv) la faiblesse de l’IEC ; (v) la forte stigmatisation de lamaladie.La lutte contre le VIH/SIDALa Lutte contre le VIH/SIDA est organisée à travers le cadre stratégique national de lutte contre lesIST/VIH/SIDA, défini en 2002. A l’instar de la plupart des pays en développement, les réalisations en matière delutte contre le SIDA ont surtout concerné les aspects de prévention, de soins-conseils, avec accès aux ARV, etde soutien socio-économique aux personnes vivant avec le VIH (PvVIH). Ces différentes actions ont permis demaintenir le taux de prévalence du Sida à 0,7%.Toutefois, on note une insuffisance d’intégration des activités de lutte contre le SIDA dans les paquets minimumsd’activités des formations sanitaires, due à une gestion verticale du programme de lutte contre le SIDA. Demême, la collecte de données en surveillance de routine est inexistante. Dans les autres secteurs, la situationreste mitigée, car la prise en compte du VIH/SIDA dans les processus de planification sectorielle s’est limitée à lamise en œuvre d’activités ponctuelles de sensibilisation ou de formation du personnel, sans pousser la réflexionjusqu’à anticiper les impacts possibles d’une épidémie non maîtrisée sur les secteurs et les populations eninterrelation avec eux.40
<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012La lutte contre les maladies non transmissiblesEn dépit de la création d’une Division de lutte contre les maladies non transmissibles au sein du Ministère de laSanté, les stratégies développées restent encore insuffisantes ; il s’agit notamment des stratégies relatives àl’utilisation du sel iodé, des micro nutriments, de la prise en charge des cancers féminins et des maladiesmétaboliques (diabète, hypertension). Ces stratégies visent à favoriser l’accès aux soins aux couches les plusdéfavorisées.Ressources humaines et matériellesA l’évidence, beaucoup d’efforts ont été fournis ces dernières années pour améliorer la disponibilité enressources humaines et matérielles dans les services de santé. Cependant, eu égard à l’ampleur des besoinsdans ce secteur, des difficultés demeurent.En effet, le recrutement accéléré de médecins en 2005 a plus que doublé les effectifs, augmentant leur nombrerelatif de 1 médecin pour 72.781 habitants en 2002 à 1 pour 35.759 en 2005 (contre une norme OMS de 1médecin pour 10.000 habitants). Le nombre des infirmiers d’état a légèrement augmenté, passant d’une situationd’un (1) infirmier pour 5.969 habitants en 2002 à un (1) infirmier pour 5.825 habitants en 2005, plus proche de lanorme de l’OMS d’un (1) infirmier pour 5000 habitants. Quant aux sages femmes, leur proportion s’est accrued’une (1) sage femme pour 29.685 femmes en âge de procréer en 2002 à une (1) sage femme pour 25.532femmes en âge de procréer en 2005, contre une norme d’une (1) sage femme pour 5.000 femmes en âge deprocréer.Toutefois, ces données ne tiennent nullement compte des disparités géographiques existantes ; la plupart desprofessionnels de santé se retrouvant dans les grands centres urbains, laissant des zones rurales non servies.Ainsi, Niamey concentre 33% des effectifs totaux, et près de 37% des cadres pour 6% de la population ; les septautres chefs-lieux de région (moins de 25% de la population) absorbent 65% des agents cadres.Le matériel disponible a été quelque peu renforcé dans les structures sanitaires. Cependant, il n’est pas toujoursdistribué de manière équitable. L’absence d’application des normes nationales concernant les standardsd’équipement pour chaque niveau et le manque d’un inventaire à jour de ressources matérielles existantes tantau niveau central qu’au niveau régional, empêchent un déploiement efficient.La disponibilité de médicaments dans les services opérationnels reste faible, conduisant à une perte deconfiance des utilisateurs. Cette faiblesse est liée notamment à l’incapacité de la centrale d’achat à assurer unapprovisionnement régulier des produits.L’accessibilité et l’utilisation des services de santéL’accessibilité géographique aux services de santé a été significativement améliorée au cours des cinq dernièresannées. La couverture sanitaire physique liée exclusivement aux centres de santé intégrés (CSI) est passée de47,6% en 2001 à 65% en 2005. De plus, 2.111 cases de santé (CS) ont été construites, dont 160 sont en coursde transformation en CSI.Cependant, selon les résultats du QUIBB, 39% de la population mettent plus de 30 minutes pour accéder auxcases de santé et 24,3% pour les cliniques et hôpitaux. En outre, il subsiste des lacunes liées notamment : (i) aumanque du paquet minimum d’activité (PMA) au sein de la plupart des cases de santé ; (ii) à la léthargie decertains centres de santé par insuffisance de personnel ; (iii) à l’absence de carte sanitaire nationale.Quant à la fréquentation des services de santé, il ressort des résultats de l’enquête QUIBB_2005 que 68,2% despersonnes ayant été blessées ou malades, ont eu recours aux services de santé. Le taux d’utilisation de laconsultation curative (nouveaux cas par habitant et par an) est resté constant ces dernières années; il a mêmebaissé, au regard de l’amélioration de l’accessibilité géographique estimée à 65%. Cette situation s’explique,entre autres par l’insuffisance des services offerts par les cases de santé et les nouveaux CSI et le coûtrelativement élevé de la consultation (29,4% des malades évoquent cette raison particulièrement en milieuurbain).41