<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012La terre (argile/banco) reste le matériau le plus utilisé dans la construction des toits (58,5%) ; les toits en paillebien que moins chers, représentent 26,6% tandis que ceux en tôle sont très peu nombreux (6,4%). De même, laterre (banco/argile) est dans une large proportion le matériau de construction le plus utilisé par les ménages(76,2% des ménages l’utilisent pour les murs). Cette prédominance s’observe aussi bien en milieu rural (78,6%)qu’en milieu urbain (64,2%), ce qui dénote une certaine précarité du logement. Les constructions en dur(ciment/béton) ne représentent que 4,2%. La précarité de l’habitat expose les populations aux intempéries etcatastrophes naturelles et limite leur épanouissement économique et social.Au regard des insuffisances constatées, la loi N° 98-54 du 29 décembre 1998 portant adoption de la PolitiqueNationale en matière d'habitat a été adoptée pour servir de cadre de référence en matière d'habitat. Sa mise enœuvre devrait permettre entre autres, d'assurer le droit à un logement convenable pour tous à travers : (i) lacréation d'un fonds national de l'habitat, (ii) la création d'une banque de l'habitat, (iii) la création d'une agence deréhabilitation et d'aménagements urbains, (iv) l'institution de coopératives de logements et de mutuellesd'épargne logement, (v) la stimulation des prêts immobiliers par les banques commerciales, (vi) la promotion del'investissement privé dans le secteur du logement et (vii) la promotion de l'épargne logement. Cependant, laplupart de ces actions restent encore à mettre en œuvre ; seule la création de la Banque de l'Habitat a trouvé undébut de mise en œuvre avec la privatisation en cours du CREDIT DU NIGER.AssainissementDes efforts sont présentement déployés pour la mise en oeuvre d’une politique cohérente dans le sous secteurde l’assainissement, notamment entre les ministères en charge des questions d’urbanisme, d’habitat, ducadastre, de l’hydraulique, de l’environnement, de la santé et de la lutte contre les endémies. Par ailleurs, uneStratégie Nationale de Gestion de l’environnement urbain a été adoptée en 2001 et a permis la réalisation dedouze (12) études sectorielles relatives à l’environnement urbain.Cependant, selon l’enquête QUIBB, 78,4% des ménages ne disposent pas de toilettes adéquates ; lanature/brousse constitue le lieu d’aisance le plus répandu. C’est principalement en milieu rural que l’utilisation dela nature comme lieu d’aisance est presque commun (environ 90% des ménages) alors qu’en milieu urbain, leslatrines semblent être plus utilisées (62,7% des ménages hors Niamey) ; à Niamey l’utilisation de latrines atteind75,2%. Ces proportions sont demeurées les mêmes entre 1998 et 2006. Pour l’assainissement en zone rurale, letaux d’accès aux infrastructures est de 5% en 2004. On note également que la proportion des ménages ayantaccès à un système adéquat d’évacuation des excrétas a faiblement augmenté ; elle est passée de 18,1% en2000 à 19% en 2006.Par ailleurs, l’évacuation des ordures ménagères demeure un des problèmes cruciaux, particulièrement en milieuurbain ; les ordures sont le plus souvent déversées aux alentours des habitations ou parfois dans des poubellesclairsemées. Seules 47% des ordures sont collectées par les municipalités et 10% arrivent dans les décharges etaucune municipalité ne procède au traitement des déchets.La gestion est ainsi caractérisée par une contre-performance technique au niveau du tri, de la pré-collecte, del’organisation de la collecte municipale et l’absence de valorisation des déchets. En outre, le sous-secteur del’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées est confronté à un manque d’entretien et une vétusté desinfrastructures et des équipements. Cette situation engendre des effets néfastes sur l’état sanitaire despopulations.Pour pallier les lourdes menaces de l’urbanisation sur l’environnement et assurer un assainissement ordonné, lesvilles de Niamey, Maradi, Zinder, Tahoua, Dosso, Agadez et Mirriah ont été dotées de schéma directeurd’aménagement urbain (SDAU), couplés de Schéma Directeur d’Assainissement (SDA) pour les villes deNiamey, Tahoua, Maradi et Zinder. Cependant, force est de constater que ces documents de planificationurbaine ne sont pas toujours respectés et sont mêmes souvent dépassés. Cette situation a des effets pervers surla santé publique et accroît les risques de maladies (diarrhées, paludismes, etc.).De manière générale, l’atteinte des cibles de l’OMD7 est entravée par les contraintes liées : (i) à la croissancedémographique, (ii) à la faiblesse des ressources financières allouées au secteur (iii) aux habitudes sociales etaux comportements des populations et (iv) à la faiblesse des revenus.46
<strong>Niger</strong> _ Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté, 2008 - 2012f) Accès aux services énergétiques modernesLe <strong>Niger</strong> est caractérisé par une faible consommation d’énergie, la consommation énergétique par habitant estestimée à 0,14 tep contre une moyenne africaine de 0,5 tep. En effet, la principale source d’éclairage desménages nigériens demeure le pétrole lampant (80,1% des ménages s’éclairent avec ce combustible dont84,4% en milieu rural et 59,1% en milieu urbain). Le groupe gaz/batteries/bougies/bois constitue la secondesource d’éclairage au <strong>Niger</strong> avec 10,4% des ménages, suivie de l’électricité ; ce dernier mode d’éclairage estlimité au milieu urbain et concerne 38,7% des ménages. Cependant, on note une relative amélioration de l’accèsà l’électricité au cours des dernières années ; le taux d’accès à l’électricité, au niveau national, est ainsi passé de6,7 % à 9,3% entre 1998 et 2006.Graphique 5: Evolution du taux d’accès à l’électricité entre 1998-2006706050403020100516127380,2 1,5Niamey Autres villes Rural Ensemble1998 20066,79,3Sources : INS/MEF EDS 98 et 2006La quasi-totalité des ménages (96,4%) utilise le bois/charbon comme principal combustible de cuisine.L’électricité et le pétrole sont très peu utilisés par les ménages (0,1% et 0,9% respectivement). Cette situationcontribue à une déforestation de plus en plus marquée du pays. D’une manière générale, en milieu rural, larecherche du bois incombe aux femmes qui sont obligées de parcourir des distances de plus en plus longuespour assurer l’approvisionnement quotidien. Dans le cadre de la promotion des énergies de substitution au bois,40.000 foyers améliorés, 10.000 réchauds à pétrole « TCHIP » et 20.000 réchauds à gaz ont été vulgarisés. En2004, une campagne nationale d’envergure pour la vulgarisation du charbon minéral a été lancée. En 2005, laSociété Nigérienne de Carbonisation du Charbon minéral (SNCC) a été créée, ce qui a permis la production de800 tonnes de charbon minéral carbonisé et 5190 foyers entre 2005 et 2006. De même, la Société Nigériennedu Charbon de l’AZAWAK (SNCA-SA) a été créée en juillet 2006 en vue de renforcement de la capacité deproduction nationale de l’électricité (200 MW) et de la production du charbon minéral à des fins domestiques.g) Emploi et pauvretéLe taux de chômage s’élève officiellement à environ 16% ; il est plus important dans les centres urbains (19,4%)que dans les zones rurales (15,2%). Les femmes sont plus touchées par le chômage avec un taux de 25% contreprès de 12% pour les hommes ; les tranches d’âge 15 - 29 ans enregistrant les taux les plus élevés (24%). Lespersonnes les plus exposées au chômage sont celles justifiant d’un niveau d’instruction relativement faible. Parailleurs, la population de l’enfant travailleur atteint plus de 15% de la population active. Cette situation est enpartie expliquée par la pauvreté des ménages qui les pousse à détourner leurs enfants des structureséducatives ; ce qui se traduit par la baisse de la qualité de la main d’œuvre et entraîne un cercle vicieux de lapauvreté. Ainsi, 57,6% des enfants sont actifs lorsqu’ils sont sans instruction.47