annuaire partie 4 pdf - Cours et travaux - Collège - Collège de France

LES ÉQUIPES ACCUEILLIES AU COLLÈGE DE FRANCE 1043
de ces structures est responsable de profonds troubles moteurs et cognitifs (maladie
de Parkinson, mouvements involontaires de type choréique ou dystonique,
troubles obsessionnels et compulsifs, syndrome de Gilles de la Tourette). Deux
aspects des propriétés fonctionnelles de ces réseauxneuronauxont été plus particulièrement
étudiés : la plasticité synaptique et intrinsèque dépendante de l’activité
neuronale, les déséquilibres de neurotransmission qui sous-tendent les comportements
stéréotypés.
PLASTICITÉ INTRINSÈQUE DANS LE CORTEX SOMATO-SENSORIEL IN VIVO (S. Mahon,
S. Charpier)
Il est largement admis que les processus d’apprentissage et de mémorisation
résultent de modifications « expérience-dépendante » dans la force des connexions
synaptiques. De récentes études in vitro ont démontré que l’excitabilité intrinsèque
neuronale pouvait également être modifiée de façon durable en fonction
de l’activité préalable, suggérant ainsi un rôle possible des propriétés électriques
non synaptiques dans les mécanismes de mémorisation. Cependant, l’existence
d’une telle plasticité intrinsèque dans un cerveau intact devait être vérifiée et ses
propriétés d’induction et d’expression dans des conditions physiologiques restaient
à préciser. À l’aide d’enregistrements intracellulaires in vivo chez le rat,
nous avons montré que les neurones du cortexsomato-sensoriel présentaient des
changements durables dans leur excitabilité intrinsèque en réponse à des stimulations
directes « mimant » le comportement de ces cellules lors d’une tâche
d’exploration. Cette plasticité intrinsèque pouvait s’exprimer de manière bidirectionnelle
(dépression ou potentialisation) en modifiant soit l’intensité du
courant liminaire (« seuil ») pour le déclenchement de potentiels d’action, soit la
pente de la relation entre le courant injecté et la fréquence moyenne de décharge
(« gain »). De plus, nous avons mis en évidence que ces modifications d’excitabilité
membranaire pouvaient favoriser la genèse de potentiels d’action sur les
réponses évoquées par des stimulations naturelles des vibrisses sans modifier la
force synaptique.
INTERACTIONS SYNAPTIQUES DANS LES GANGLIONS DE LA BASE ET PLASTICITÉ CORTICO-
STRIATALE (Laurent Venance, Élodie Fino)
Le striatum, principale structure intégrative du système des ganglions de la
base joue un rôle majeur dans l’apprentissage sensori-moteur. Par des enregistrements
en patch-clamp, nous avions préalablement montré pour la première fois
qu’une stimulation intra-corticale peut induire une potentialisation ou une dépression
à long-terme des synapses cortico-striatales au niveau des mêmes neurones
efférents du striatum et mis en évidence une plasticité de type « spike-timing
dependent plasticity » (STDP) dont le décours est inverse de celui observé jusqu’à
ce jour chez les mammifères. Nous avons poursuivi l’étude de ces plasticités
synaptiques et mis en évidence l’existence de formes de plasticité de type « spiketiming
dependent plasticity » (STDP) au niveau des interneurones du striatum.
5983$$ UNEQ 21-01-2008 17:11:18Imprimerie CHIRAT