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RÉSUMÉS DES COURS ET CONFÉRENCES 1007
Musée de l’Homme organisera même une expédition pour récolter des matériaux
archéologiques et ethnographiques dont les résultats seront publiés. Dans la
deuxième moitié du XXe siècle, des archéologues nord-américains — Massey,
Meighan, Grant, Crosby ou Ritter — proposent les premières séquences chronoculturelles
pour la péninsule. Par ailleurs, un amateur, l’écrivain Earle Stanley
Gardner (le créateur de Parry Mason), publie, dans les années soixante, un
reportage sur Life Magazine qui fait connaître au grand public la merveille de
Cueva Pintada (Gardner Cave pour les habitants des États-Unis). Les livres à
photos d’Enrique Hambleton ont contribué aussi à la connaissance universelle
des peintures de la sierra de San Francisco.
Le projet que nous avons développé dans cette zone débute dans les années
quatre-vingt et sont poursuivies jusqu’en 1992. Le SERP (Seminari d’Estudis i
Recerques Prehistòriques) de l’Université de Barcelone entreprend des fouilles
archéologiques et des visites d’étude dans les principaux abris à peintures et
gravures. Plus de soixante abris dans les sierras de San Francisco et Guadalupe
sont donc étudiés et deux chantiers de fouilles sont ouverts. Si les datations
radiocarbone des niveaux archéologiques sont assez récentes, les échantillons
prélevés sur les peintures ont par contre livré des dates du Ve millénaire BP.
Ces données sont avalisées ensuite par les recherches de M.-L. Gutiérrez et
de J. Hyland qui confirment une chronologie similaire, voire antérieure, certaines
de leurs datations remontant jusqu’au VIIIe millénaire BP. On notera aussi le
projet développé par le Getty Conservation Institute dans la Cueva del Ratón,
sous la direction de N.-S. Price, et consacré à la restauration des panneaux et à
l’étude des superpositions.
Ces diverses recherches, assez isolées dans le temps et dans l’espace, ne
constituent que de modestes contributions eu égard à l’immensité de la péninsule
californienne. Mais de nos recherches et de celles des autres équipes qui y ont
travaillé, nous pensons que l’on peut proposer un premier schéma du peuplement.
La phase la plus ancienne, paléo-indienne, antérieure à 6000 BP, n’est matérialisée
que par une date et trois pointes de type Clovis. Lui succèderait l’Archaïque
ancien, entre 5000 BP et 500 ap. C., avec usage de pointes anciennes type Elko
et Gypsum. Les gisements de cette phase seraient encore rares : un exemple
serait la Cueva del Pilón, dans la sierra de Guadalupe. À l’Archaïque récent,
correspondraient les cultures régionales ayant connu les premiers colonisateurs
européens à la fin du XVIIe siècle : la culture de Las Palmas au sud, avec les
peuples pericúes et guaycuras, la culture comundú, au centre de la péninsule, au
nord enfin, les groupes yuma tardifs, caractéristiques de l’aire sud-ouest des
actuels États-Unis.
Notre expérience de recherche dans cette zone nous incite à la prudence ; les
données sont encore trop peu documentées pour établir des « cultures » fixées
dans le temps et dans l’espace. Nous préférons des nomenclatures plus neutres
(Paléo-indien, Archaïque ancien et Archaïque récent) pour désigner chronologi-
5983$$ UNRE 21-01-2008 17:05:10Imprimerie CHIRAT