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PROFESSEURS HONORAIRES
sur le paramètre de la volition. En conséquence, bien que l’on ne puisse pas dire
qu’il existe une grammaire des affects qui soit spécifique, l’étude des affects est
une thématique idéale pour contribuer à approfondir lesrecherchessur le lien
étroit entre les structures linguistiques et la complexité du sens.
Ainsi, il s’est agi, tout au long de ces séminaires, de décrire et d’expliquer
l’expression linguistique de ce que l’on appelle communément les affects, comme
la peur, la colère, le froid, la soif, etc., tels qu’ils sont éprouvés par l’EXP. Les
énoncés affectifs peuvent être illustrés, en français, par l’exemple : nous avions
honte. Les travaux consacrés aux énoncés de ce genre ne sont pas aussi nombreux
qu’on pourrait le juger normal. Le but poursuivi est de dégager des caractéristiqueslinguistiquesgénéralesà
traversune enquête sur lesprocédéspar lesquels
lessociétéshumainesexpriment leursaffects. Pour ce faire, deux voletsont été
privilégiés : 1) la place des affects dans le discours ; 2) l’expression des affects
dans la grammaire des langues. Après l’établissement de quelques définitions et
la présentation du corpus, la structure dans laquelle l’EXP est exprimé par un
possesseur a été examiné, et il a été mis en évidence que cette situation ne
présente pasde corrélation entre lestraitssyntaxiqueset lestraitssémantiques.
Soit le possessum est une partie du corps,
ex. en shilluk (nilotique occidental) bol — i loc
front — 2e pers sing. possessif sombre
soit le possessum est l’affect lui-même : en palau « il/elle déteste étudier » se dit
littéralement « cela (est) haine-sa le (fait de) étudier ». En revanche, il existe
deux autressituationsoù l’on trouve une telle corrélation : dansla première, l’on
observe un paramètre de volition :
ex. kannada (dravidien, Inde du Sud) avanige jvara bantu
3e pers. sing. datif fièvre venir passé
Dansla seconde, qui présente desmarqueursmorphologiquesou desconstructions
syntaxiques uniquement réservés à l’expression des affects, il n’y a pas de
paramètre de volition observable. Il en est ainsi de quelques prédicats affectifs
du japonaiscomme ureshii « être content », kanashii « être triste », kowai « avoir
peur », qui reçoivent un marquage exclusif : -garu « donner dessignesde », ce
qui implique que danscette langue, on ne peut se référer directement à des
affectsqui ne sont paséprouvéspar le locuteur lui-même.
La conclusion de ces recherches souligne l’importance sémantique et typologique
d’une grammaire des affects. Une telle étude représente un domaine fascinant,
plusencore peut-être que le codage desprocèsà deux participantspar les
structures transitives.
PUBLICATIONS RÉCENTES DU PROFESSEUR
— Combat pour le français, au nom de la diversité des langues et des cultures,
Paris, Odile Jacob, 2006.
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