annuaire partie 4 pdf - Cours et travaux - Collège - Collège de France

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RÉSUMÉS DES COURS ET CONFÉRENCES
M. John ROGISTER
Membre correspondant de l’Institut
Directeur d’études associé à l’École pratique des hautes études
Le professeur John Rogister a donné deux conférences au Collège, les 5 et
12 décembre 2006. Dans la première de ces conférences, intitulée « Un membre
florentin de la “République des Lettres” : l’abbé Antonio Niccolini (1701-
1769) », le Professeur Rogister a retracé la vie ainsi que les activités culturelles
et politiques d’un personnage encore mal connu de la « République des Lettres ».
Antonio Niccolini appartenait à une ancienne famille du patriciat florentin, bien
connue par les hautes fonctions que ses membres avaient exercé dans la République
médicéenne, ainsi que pour les riches collections de médailles et d’antiquités
qu’ils réunirent dans leur palais et qui firent l’admiration de nombreux
visiteurs étrangers, dont Bernard de Montfaucon.
Cadet de sa famille, Antonio Niccolini se destina à une carrière ecclésiastique.
Il fit des études brillantes à l’Université de Pise, où, parmi ses condisciples
entourant leur maître Averani, se trouvaient Bernardo Tanucci et Pompeo Néri.
Il se lia aussi avec un ancien élève de l’Université, qui en fut ensuite le réformateur,
le Proviseur Gaspare Cerati, l’ami de Montesquieu et de Maupertuis.
Quoique ses qualités personnelles, l’ancienneté de sa maison et les liens qui
unissaient sa famille à celle du Pape Clément XII et au milieu romain des
Corsini, auraient pu lui ouvrir une belle carrière dans le gouvernement ou la
diplomatie papale, le franc parler de l’abbé Niccolini, ainsi que certaines fréquentations
d’écrivains d’opposition en Toscane, d’anglais libertins, et de milieux
jansénistes à Rome, lui fermèrent l’accès aux hautes responsabilités, sans, néanmoins,
lui enlever toute influence à la Curie romaine et auprès de certains papes.
Niccolini fut surtout un transmetteur des courants intellectuels par les rapports
qu’il entretint avec Montesquieu, De Brosses, Christian Wolf, Hans Sloane, et
Richard Mead. Dans la seconde de ses conférences, sur « L’abbé Niccolini et le
Président De Brosses, auteur des Lettres familières sur l’Italie », le Professeur
Rogister a abordé la question de l’apport de Niccolini à la genèse de l’œuvre
du président, ainsi que le commerce épistolaire entre les deux hommes, qui
sortaient de milieux similaires, avaient reçu une éducation imprégnée de culture
gréco-latine. Leur correspondance reflète leurs intérêts communs, leur curiosité
pour les nouveautés littéraires, historiques et scientifiques. Ils s’enverront des
ouvrages, et ils échangeront leurs impressions sur la vie politique de leurs pays
et sur les relations diplomatiques, surtout au cours du long voyage que Niccolini
effectuera de 1746 à 1749 et qui le mènera de Florence à Londres, en passant
par le Saint Empire germanique et les Provinces unies. D’autre part, sans avoir
pu mettre les pieds en France pendant son voyage à cause de la guerre, Niccolini
était admirablement informé sur ce qui s’y passait par le Président De Brosses,
son principal correspondant dans ce pays.
5983$$ UNRE 21-01-2008 17:05:09Imprimerie CHIRAT