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RÉSUMÉS DES COURS ET CONFÉRENCES
considère l’émotion comme la marque caractéristique de la conscience. Les émotions
ont produit l’éveil de la matière, ce qui a permis de produire un esprit
dynamique, flexible et ouvert. L’homme neuronal, tel que le décrit le matérialisme
informé, est vraiment éveillé, au sens le plus profond du mot.
2. Le Cerveau responsable. Volonté libre et responsabilité personnelle
à la lumière des neurosciences
Les idées de libre arbitre et de responsabilité personnelle fonctionnent comme
des fondements sociaux. Toutes les sociétés humaines considèrent que les individus
adultes et en bonne santé sont moralement, socialement et légalement
responsable de leurs actions, dans la mesure où elles agissent librement et sans
contrainte. Le libre arbitre est également une structure fondamentale de l’expérience
humaine, une structure neuronale transcendantale, comme l’espace, le
temps et la causalité. On a pu dire que l’expérience du libre arbitre était « illusoire
», par exemple, au motif qu’il serait (1) une construction de cerveau, (2)
causalement déterminé, ou (3) exercé de façon non-consciente. En accord avec
le matérialisme informé présenté dans la conférence précédente, et dans son
prolongement, nous proposerons ici un modèle neurophilosophique du libre
arbitre dans lequel un acte de volonté peut être « libre » au sens où il est
« volontaire », bien qu’il résulte d’une construction cérébrale causalement déterminée
et influencée par des processus neuronaux non-conscients. La causation
contingente est compatible avec le libre arbitre, un modèle pour lequel le théorème
de variabilité neuroscientifique offre une base empirique. Les comportements
causés de façon contingente par des processus neuronaux non-conscients
peuvent être considérés comme « volontaires » si l’on admet qu’il y a des interactions
entre les processus neuronaux conscients et non-conscients sur lesquels
reposent les actions volontaires. La volition, à la fois consciente et non-consciente,
peut être influencée de façon volontaire ; en conséquence, la responsabilité est
impliquée dans les deux cas : nous pouvons avoir une responsabilité personnelle
dans l’influence que nous exerçons à la fois sur les états et les processus neuronaux
conscients et non-conscients, et en ce sens nous sommes responsable de
certaines des choses que le non-conscient nous fait faire. Dans cette mesure, la
volonté non-consciente n’est pas en principe exempte de responsabilité morale.
À un certain niveau de maturité et de santé, le cerveau humain comme organe
de la volonté ancré dans un contexte culturel, social et historique est un organe
responsable.
3. Les bases neurales de la moralité. Le paralogisme naturaliste revisité
La pertinence explicative des neurosciences en matière de pensée morale présuppose
un modèle de l’esprit et du cerveau capable de prendre en compte la
variabilité, les émotions et la créativité de la pensée. Selon le matérialisme
informé, le cerveau est un système variable et sélectif dans lequel les valeurs
5983$$ UNRE 21-01-2008 17:05:08Imprimerie CHIRAT