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annuaire partie 4 pdf - Cours et travaux - Collège - Collège de France

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RÉSUMÉS DES COURS ET CONFÉRENCES 989<br />

sont incorporées comme <strong>de</strong>s contraintes nécessaires. Biologiquement parlant, tout<br />

organisme doté d’un cerveau possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s valeurs innées ; il est neurobiologiquement<br />

prédisposé à développer ces systèmes <strong>de</strong> valeurs complexes <strong>et</strong> variés qui<br />

lui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> fonctionner dans les environnements physiques <strong>et</strong> sociaux dans<br />

lesquels il vit. Dans ce modèle, la propension humaine à ém<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s jugements<br />

moraux <strong>et</strong> la capacité à faire <strong>de</strong>s choix moraux <strong>de</strong> façon libre <strong>et</strong> responsable<br />

<strong>de</strong>viennent compréhensibles d’un point <strong>de</strong> vue logique <strong>et</strong> pratique, <strong>et</strong> elles sont<br />

même biologiquement inévitables pour <strong>de</strong>s individus adultes en bonne santé.<br />

Quatre tendances dominantes étroitement liées entre elles innées sont apparues<br />

au cours <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’espèce humaine : amour <strong>de</strong> soi, désir <strong>de</strong> contrôle <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> sécurité, dissociation par rapport à ce qui est considéré comme désagréable<br />

ou menaçant (par exemple, notre propre corps, ou la nature), <strong>et</strong> sympathie ou<br />

antipathie sélective vis-à-vis d’autrui, toutes <strong>de</strong>ux présupposant l’empathie<br />

(compréhension) à l’égard d’autrui. L’empathie concerne <strong>de</strong>s groupes beaucoup<br />

plus grands que la sympathie : par nature, les humains sont <strong>de</strong>s xénophobes<br />

empathiques qui se dissocient typiquement <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s autres créatures. La<br />

neurobiologie <strong>de</strong> la sympathie <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’antipathie, <strong>et</strong> les nombreuses distinctions<br />

entre « eux » <strong>et</strong> « nous », qui s’expriment, par exemple, à travers les attitu<strong>de</strong>s<br />

raciales ou <strong>et</strong>hniques, font l’obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plus en plus nombreuses. Une <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong>s neurosciences est d’analyser les jugements humains en termes<br />

neurobiologiques <strong>et</strong> d’élaborer <strong>de</strong>s connaissances qui peuvent être mises à profit,<br />

par exemple, dans le développement <strong>de</strong>s structures éducatives ou l’évaluation<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s employées pour résoudre <strong>de</strong>s problèmes sociaux. La pertinence<br />

théorique <strong>et</strong> méthodologique <strong>de</strong>s neurosciences dans le domaine éthique se développe<br />

rapi<strong>de</strong>ment. Selon la théorie <strong>de</strong> l’épigénèse neuronale, les structures socioculturelles<br />

<strong>et</strong> neuronales se développent en symbiose, avec <strong>de</strong>s interactions causales.<br />

L’architecture <strong>de</strong> notre cerveau détermine notre comportement social — y<br />

compris nos dispositions morales — qui influence les types <strong>de</strong> société que nous<br />

créons <strong>et</strong>, inversement, nos structures socio-culturelles influencent le développement<br />

<strong>de</strong> notre cerveau. C<strong>et</strong>te thèse est compatible avec l’idée qu’on ne peut pas<br />

dériver logiquement les normes <strong>de</strong>s faits, sous peine <strong>de</strong> comm<strong>et</strong>tre un paralogisme<br />

naturaliste, qui n’est pas une objection pertinente vis-à-vis du matérialisme<br />

informé.<br />

4. Ai<strong>de</strong>r le cerveau à oublier. Perspectives sur l’oubli thérapeutique<br />

Les êtres humains s’efforcent d’employer le progrès <strong>de</strong>s connaissances sur<br />

l’architecture cérébrale pour obtenir un meilleur contrôle sur la structure <strong>et</strong> les<br />

fonctions du cerveau. L’un <strong>de</strong>s objectifs les plus convoités est <strong>de</strong> parvenir à<br />

maîtriser nos propres souvenirs : améliorer notre capacité à nous souvenir ainsi<br />

que notre faculté d’oublier. Le cerveau humain doit maintenir l’équilibre entre<br />

la mémoire <strong>et</strong> l’oubli <strong>et</strong> rej<strong>et</strong>te naturellement les souvenirs déplacés ou perturbateurs.<br />

Cependant, les gran<strong>de</strong>s quantités d’hormones <strong>de</strong> stress libérées au moment<br />

d’un événement traumatique peuvent provoquer <strong>de</strong>s formations mémorielles si<br />

5983$$ UNRE 21-01-2008 17:05:08Imprimerie CHIRAT

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