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10 juin 1847 Doc. 184 bis
et le jour et la nuit, {biffé : et] chez elle, dans les rues, dans
chaque maison pour ainsi dire, dans les voyages et sur la montagne
au milieu des populations qui y affluaient de tout côté ; femmes,
enfants, vieillard, hommes faits ; jeunes gens, jeunes filles ;
crédules, incrédules, impies, irréligieux, sans principes ; sages et
[p. 4] vertueux, fervens et pieux ; enfin [b iffé : obligée] \ elle
était forcée / de répondre à des milliers de voix qui n’attendaient
les uns qu’un mot pour croire et pratiquer, les autres pour
persévérer, et jouir du bonheur d ’avoir cm et persévéré mais tous
prosternés et versant des larmes ; 16quel tableau pour un enfant
qui n’a jamais habité que la montagne, n ’a eu d ’autres occupations
que de garder les troupeaux et vivre une portion de sa vie sur les
montagnes ; 17quelle force d’esprit ne lui fallait-il pas, pour n ’être
pas troublée, pouvoir supporter de sang froid un pareil broa de
mille mille [sic] et une interrogations, demandes et questions qui
l’assiégeaient et finissaient par l’étourdir ; c’était au dessus des
forces de la nature, non seulement pour une enfant, mais pour
une personne faite et d ’une trempe de caractère très ferme ;
18pour moi tout était changé, le mauvais temps [biffé : arrêtant]
suspendant le concours du peuple, elle ne recevait plus depuis
quelques semaines, que de rares visites, aussi elle était beaucoup
plus calme ; plus à elle-même, beaucoup mieux à ses réflexions,
moins piéocupé, beaucoup plus à ses souvenirs ; 19je lui ai fait
trois visites dont la plus courte a duré près de quatre heures ; 20on
verra donc que je n’ai pas été avar/e du temps pour m’assurer
parfaitement de la vérité ; afin de n ’avoir aucun reproche à me
faire, et pouvoir me dire consciencieusement à moi-même que si
j’ai cru, c’était par le temps que j’y avais employé ; que [p. 5] 21si
je n ’avais pas cm ce n’eût pas été par le défaut ni de temps ni des
interrogations. Je termine ces quelques observations en rappelant au
petit nombre d’amis qui me liront de me conserver toute leur
indulgence.
Jeudi 10 juin 1847
ÉVÉNEMENT. A Perpignan, guérison de Soeur Angélique Carbasse, religieuse
coadjutrice des Dames du Sacré-Cœur. Dossier dans Vérité, p. 123-126, et dans
GlRAY II, p. 89-92. — Atteinte en 1842 d’une « gastrorragie grave (melaena) »
(doc. 251), ses jours furent par la suite plusieurs fois en danger. Finalement
survinrent des enflures au bras et à tout le côté gauche. On y vit un symptôme
de la décomposition du sang et le signal d’une fin prochaine. La guérison eut
lieu le dernier jour d’une neuvaine, au cours de laquelle la sœur avait fait usage
d’eau de la Salette. Le chanoine Rousselot mentionna cette guérison dans son
Rapport du 15 octobre 1847 à l’évêque de Grenoble (doc. 310).
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