Documents Autentiques VOL 2 Stern

Points de repere
Notre Dame Re'conciliatrice des pécheurs
En mai 1848, le curé de la Salette fonde dans sa paroisse une
confrérie en l’honneur de Notre Dame des Sept-Douleurs. La « vox
populi » ne tarde pas à désigner l’association sous un autre nom,
celui de Notre Dame Réconciliatrice des pécheurs. Ce vocable
deviendra le titre liturgique de la Dame de la Salette. On le trouve
dans les documents du Saint-Siège, du bref de Pie IX en faveur
de l’archiconfrérie de la Salette (7 septembre 1852) au texte de la
messe de la Salette, révisé après Vatican II et approuvé par la
Sacrée Congrégation du Culte (25 juin 1976).
Remous suspects
Comme le miel attire les mouches, les manifestations charismatiques
attirent les esprits crédules et portés aux excès de zèle.
Pendant qu’à l’évêché de Grenoble on examine le fait de la
Salette, autour de l’association réparatrice de Langres règne une
agitation inquiétante : sous prétexte de fidélité à des révélations
venues du ciel et transmises par une carmélite de Tours, Sœur
Marie de Saint-Pierre, on prétend imposer à l’association une autre
forme que celle voulue par l’évêque fondateur. Dans une lettre
qui paraît dans Y Univers du 24 décembre 1847, Mgr Parisis réagit
vigoureusement contre ces manœuvres, auxquelles la carmélite de
Tours reste d’ailleurs totalement étrangère : elle sait en effet que
les révélations privées sont soumises à l’Eglise et non l’Eglise aux
révélations (doc. 386).
A la Salette, parallèlement au développement qui aboutit à la
dévotion à Notre Dame Réconciliatrice des pécheurs, un autre
développement se fait jour à la suite de la Révolution de février
1848 et de la confusion qu’elle a engendrée. Certaines têtes, rêvant
d ’un monarque qui viendrait rétablir l’ordre dans le pays, pensent
trouver dans les secrets confiés aux deux bergers la clef de l’avenir
politique et une confirmation de leurs espoirs.
L’approche que nous évoquons ici deviendra manifeste à partir
de 1850. Le présent volume, qui va seulement jusqu’en avril 1849,
contient cependant des signes avant-coureurs de cette exploitation
politique de l’apparition. Dès avril 1847 rôde à Corps, autour de
Maximin et de Mélanie, un certain Houzelot, marchand d ’orfèvrerie
religieuse et chasseur de reliques (à Lourdes, il réussira à se procurer
le capulet de Bernadette). La suite de l’histoire salettine le montrera
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