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Doc. 338
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n ’ont pu leur donner aucune idée analogue. D ’ailleurs, ajoute un
membre, les statues de la SK Vierge n ’ont pas l’éclat éblouissant
du visage, elles n ’ont pas les instruments de la Passion sur la
poitrine.
M. le Rapporteur établit une thèse rigoureuse sur le témoignage
des deux bergers : ils n ’ont pu être ni trompés, ni trompeurs. Un
membre affirme que, d ’après toutes les règles de critique, et selon
tous les théologiens, le témoignage de deux enfants ne peut
suffire (2). Plusieurs répondent qu’il n ’est pas question ici d ’une
certitude absolue, comme s’il s’agissait de la canonisation d ’un
saint, mais d’une certitude morale ; qu’on ne veut pas provoquer
une définition de foi, mais une croyance pieuse, et que pour cela,
selon la doctrine de Benoît 14, et l’usage de l’Eglise, dans la
question des apparitions, il suffit d ’une grande probabilité ; et
enfin qu’il n ’y a rien eu de plus pour les apparitions de l’Osier,
du Laus, de Ratisbonne (3). [p. 4] \\ Un membre s’est plaint du
ton général du rapport qui ressemble plutôt, a-t-il dit, à une
discussion qu’à un rapport. M. le Rapporteur a répondu qu’on ne
pouvait pas abdiquer ses convictions, et que d’ailleurs, il aimait à
se présenter pas seulement comme rapporteur mais comme postulateur
de la cause. //
Monseigneur a fait introduire Maximin. Il s’est montré inculte,
distrait, sans empressement, mais aussi sans trop d’embarras, tel
que le représentent toutes les descriptions. Il a fait son récit,
moitié en français, moitié en patois. On lui a demandé \ d’abord /
ce qu’il avait fait après l’apparition. Il a répondu qu’il était allé
jouer avec des bergers de son âge, le reste de l’après-midi, jusqu’à
cinq heures. On lui a demandé s’il leur avait parlé de ce qui
venait de se passer ; il a répondu que non. Cette indifférence a
paru à quelques uns un fait très grave et de nature à infirmer son
témoignage.
Monseigneur a levé la séance à trois h. et remis la réponse à
cette objection à la prochaine séance.
(2) Rappelons qu'une année plus tôt, les professeurs du grand séminaire de Grenoble
avaient, dans leur rapport, posé fort correctement le problème du témoignage des enfants :
il faut commencer par examiner ce que disent les enfants et comment ils le disent, puis
chercher s'il existe des preuves extrinsèques ou miracles (LSDA I, p. 197 et 199).
(3) N.D. de l'Osier (Isère) : pèlerinage qui doit son origine à un fait extraordinaire
dont fut témoin le 25 mars 1649 un protestant nommé Pierre Port-Combet, puis à une
apparition de la Vierge au même, quelques années plus tard (mars 1656 ?). Port-Combet
entra dans l’Eglise catholique seulement quelques jours avant son décès, qui eut lieu le
22 août 1657. — N.D. du Laus (Hautes-Alpes) : pèlerinage qui a pour origine les
apparitions de la Vierge à la vénérable Benoîte Rancurel (1647-1718). — Alphonse
Ratisbonne, fils d ’une famille de banquiers juifs de Strasbourg, eut le 20 janvier 1840, en
l’église de Sant’ Andrea delle Fratte à Rome, une apparition de la Vierge, à la suite de
laquelle il se convertit.
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