Documents Autentiques VOL 2 Stern

4 juin 1847 Doc. 182
commente la situation alimentaire ainsi que les prévisions la concernant, d’après
les journaux de l’époque : Univers, Journal des débats, etc. (p. 44-46, 106-137).
Remarque. L’abbé Mathieu s’intéresse beaucoup aux phénomènes extraordinaires
ainsi qu’aux prophéties bibliques ou autres.
1 Juin 1847
PÈLERINAGES. Le mouvement commencé en mai se poursuit. Les documents
nous ont conservé des traces du pèlerinage des enfants de chœur de la cathédrale
de Grenoble et de celui d’un groupe d’ecclésiastiques (doc. 188, 201, 203, 400).
Vendredi 4 juin 1847
182. LETTRE DE L’ABBÉ MOREL, pro-secrétaire à l’évêché de
Grenoble, à l’abbé Mathieu, directeur de la Voix de l'Eglise
Copie (3 p. 26,5 cm x 20,5) : Tours SF.
Note. Cette lettre, restée jusqu’à présent inconnue de tous les historiens de
la Salette, contient plusieurs éléments intéressants : en particulier des renseignements
sur la mentalité du clergé grenoblois face aux diverses manifestations
extraordinaires, les premiers échos de l’interrogatoire Long du 22 mai, une
description du pèlerinage du 31, etc.
Monsieur l’abbé Mathieu,
Grenoble, le 4 juin 1847
J ’ai l’honneur de vous remercier de la bonté que vous avez
tu de m ’envoyer votre livre (1). [...]
L’événement de l’apparition de la belle Dame présente
toujours le même intérêt ; il est toujours impossible aux incrédules
(et il y en a parmi les prêtres) d ’expliquer la chose et de trouver
de la supercherie. Les enfants sont toujours les mêmes : naïveté,
simplicité, constance à dire la même chose, résistance aux menaces,
etc., c’est toujours ce que l’on remarque en eux. Dernièrement
un magistrat de Grenoble, le Greffier du Juge de Paix de Corps
et un troisième notable ont fait subir un interrogatoire à ces
Enfants depuis midi jusqu’à six heures du soir (2) ; ils les ont
tourmentés dans tous les sens, tantôt à part, tantôt tous les deux
ensemble, l’un après l’autre, etc. toujours même fermeté, mêmes
réponses. A la fin, Mr M+ ++ de Grenoble s’est mis sérieusement
en colère ou a paru sérieusement en colère devant le garçon,
Maximin Girawd ; il a tiré son couteau et le brandissant [?] tout
ouvert contre l’Enfant : Coquin, lui aurait-il dit, si tu continua à
mentir, je te soigne. (Cette expression dans le pays veut dire : Je
te tue.) Eh bien, saignez-moi, a répondu le petit, en jet/ant par 1
(1) Il s’agit de la brochure Les avertissements du ciel (doc. 179), commentée par Morel
dans le passage que nous omettons.
(2) Voir l’introduction au doc. 169.
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