Documents Autentiques VOL 2 Stern

Doc. 217
Documents
A. Robert, 1980, et d’après des notes de M. Élie Blanchard, du Monestierd’Ambel).
— Copie faite en 1862 par le Père Bossan : Relations, n° 625-718.
Michel Manin. Né au Bourg-d’Oisans le 4 septembre 1810, prêtre en 1834,
il succéda le 1er octobre 1846 comme curé du Monestier-d’Ambel à l’abbé Louis
Perrin, transféré à la Salette. Démissionnaire en 1892, il mourut le 23 juin 1906.
Contenu. 1) Récit du début de l’apparition ; 2) relation Eymery (doc. 15) ;
3) relation Dumanoir (doc. 124) d’après B ez ; 4 ) récits de Maximin et de Mélanie
(doc. 163) d’après Bez ; 5) relation avec le patois de Corps. — Bossan a copié
seulement le récit du début, la relation Eymery et la dernière relation.
Note critique. A en juger d’après sa copie de la relation Eymery, Manin
prend parfois des libertés avec le texte. Dans sa relation avec le patois, très proche
quant à la construction et quant au sens des relations Bez et Lambert, le récit de
Maximin et celui de Mélanie ne se distinguent qu’au point de vue quantitatif.
Or on sait qu’en réalité chaque enfant utilisait certaines expressions qui lui
étaient propres (voir en particulier le doc. 175). La date qu’on lit à la fin de
cette relation (19 juillet 1847), indique vraisemblablement le jour où elle fut
couchée dans le registre et non celui où Manin l’aurait entendu donner de vive
voix.
Mercredi 21 juillet 1847
Événem ents. Pèlerinage de Mgr Villecourt, évêque de la Rochelle. Mgr
Villecourt arrive à Corps vers trois heures et demi du matin, par la diligence
Grenoble-Gap. En l’absence de l’abbé Mélin, il est reçu par l’abbé Chenavaz,
vicaire, qui le mène au couvent des Soeurs de la Providence, où se trouvent les
deux voyants. On les réveille non sans peine, en ce qui concerne Maximin tout
au moins ; il « descend en geignant le rude escalier qui faisait communiquer son
petit réduit avec la porte du couvent » (souvenirs d’une petite-nièce de Sœur
Sain te-Valérie, dans Annales, mars 1911, p. 691). Il n’est pas encore cinq heures,
quand Monseigneur se met en route pour la Salette, accompagné de son ami,
l’abbé Latta, aumônier des Bénédictines de Pradines près de Saint-Symphoriende-Laye
(Loire), d’un domestique, du peintre Jules Guédy, qu’il avait amené de
Grenoble, et des deux enfants. Divers pèlerins se joignent à eux : un curé du
diocèse de Valence, prêtre d’un âge avancé, une dame de Savoie, un jeune
homme d’Angers, quelques ecclésiastiques et des habitants des environs. Au
village de la Salette, l’évêque est salué par le curé. L’abbé Perrin lui montre ses
notes et des bijoux laissés en ex-voto. Le maire de la commune se joint à la
caravane.
Arrivés aux lieux de l’apparition, les pèlerins se reposent sous quelques abris
de planches, puis entendent le récit des enfants, qui se placent « à l’endroit
même où ils se trouvaient pendant l’entretien que la Sainte Vierge avait avec
eux » (VILLECOURT, p. 108). L’abbé Latta demande à Maximin de révéler son
secret à l’évêque, mais l’enfant refuse et l’évêque l’en félicite. Mgr Villecourt
fait ensuite une brève exhortation aux personnes présentes, leur disant que,
« quand la Reine du Ciel daignait se montrer aux habitants de la terre, c’était
toujours dans des vues de miséricorde » (ibidem , p. 111).
Pendant la descente, on s’arrête de nouveau au presbytère de la Salette.
Maximin profite de la halte pour grimper dans le clocher et s’asseoir à califourchon
sur le joug d’une cloche, se laissant balancer pendant qu’on la sonne.
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