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Doc. 434
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Juillet 1848
ÉVÉNEMENTS. Pseudo-apparitions au Périer, commune du canton de Valbonnais,
limitrophe de celui de Corps. Cartellier les rapporte en ces termes, après
avoir parlé d’apparitions dans la Drôme (*) : « Là [au Périer] la S" Vierge se
serait montrée le 30 juin, le 5, le 6, le 15, le 16 juillet 1848. Elle aurait tenu le
langage qu’elle a tenu partout : que son Fils étoit surtout irrité des blasphèmes
et des profanations du dimanche [...] ». Cartellier conclut que la dame de la
Salette et la dame du Périer « se ressemblent à merveille ; on dirait qu’il n’y en
a qu’une » (**).
A ceux qui voient dans cette similitude une difficulté pour la Salette,
Rousselot fait remarquer que les autres apparitions sont postérieures à celle du 19
septembre 1846, l’imitent et la supposent, comme « la fausse monnaie suppose
la véritable. [...] Que ces apparitions subséquentes soient le fruit de cerveaux
malades, cela résulte assez de ce que dans ces visions prétendues, il y a presque
toujours eu marteau e t tenailles, secret obligé, larmes répandues, etc. Désormais
la Reine des cieux ne pourra plus se montrer autrement que comme elle a apparu
à la Salette » (***).
Jeudi 6 juillet 1848
434. LETTRE DE L’ABBÉ LOUIS PERRIN, curé de la Salette, au
chanoine Rousselot
Original (1 f. pliée 27 cm x 40,5) : EGD 85.
Monsieur le Vicaire Général,
La Salette 6 juillet 1848
Je viens de faire \ part / à Monsieur le Maire de la Salette de
l’apparente contradiction qu’avoit cru trouver M. Dupanloup (1).
M. le Maire de la Salette m ’a assuré qu’il avoit interrogé le petit
Maximin sur le fait de l’Apparition, le surlendemain de cet
événement. « Le lundi, vient-il de me dire, 21 sept. 1846, je
descendis à ma vigne chercher quelques raisins qui commençoient
à être bons. Tout préoccupé de ce que m ’avoit \ dit / la veille
(*) Sur les innombrables apparitions qui auraient eu lieu de mars 1848 à décembre
1849 dans cinq paroisses du diocèse de Valence (la Chaudière, Pradelle, Brette, la Fare et
Espeluche), voir B. DELPAL, La vie chrétienne dans les paroisses du diocèse de Valence au
milieu du XDC siècle, 2 vol. multigraphiés (thèse pour le doctorat de troisième cycle
soutenu à Lyon II le 8 novembre 1980), I, p. 203-228 ; cf. aussi doc. 459 et BMG R.8667
(23-24). A côté d'analogies avec les récits de la Salette, on rencontre des éléments nouveaux :
un langage apocalyptique, des reproches au sujet du clergé, des invitations à des pratiques
de piété (processions, etc.) qui, en fait, éloignent les fidèles du culte liturgique. Après une
période d ’enthousiasme, ces apparitions tombèrent dans l’oubli, à la satisfaction de
l’évêque, Mgr Chatrousse.
(**) Réponse, p. 31-32. Dans le Mémoire au pape de 1854 (p. 28), Cartellier date les
apparitions du Périer du « mois de juillet 1848 », sans autre précision.
(***) Nouveaux documents, p. 46-47. Mgr de Braillard voulut imposer aux visionnaires
du Périer une rétractation (cf. le brouillon du décret écrit de sa main, 28 avril 1851,
EG 124). — Sur ces « apparitions », cf. aussi GlNOULHIAC, p. 25, dans BASSETTE, p. 372.
(1) Sur cette contradiction, vois supra, p. 156, la note critique ajoutée au doc. 305.
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