AUTOINSIDE Édition 4 – Avril 2018
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SALON DE L’AUTO<br />
prendre à aller au contact des garagistes, à apprécier leurs réactions<br />
et leurs besoins et à se vendre s’ils veulent développer leur carrière. »<br />
De l’Algérie à la Hongrie<br />
C’est ainsi que l’ancien apprenti vendeur en quincaillerie et ex-représentant<br />
des installations de lavage Christ est devenu un homme<br />
d’affaires d’envergure internationale. Il a voyagé en France, en<br />
Allemagne, en Espagne, en Hongrie et en Algérie, a découvert d’autres<br />
technologies, a pu les comparer et a ramené quelque chose de précieux<br />
à la maison : « Le constat que la Suisse, en matière de technique et de<br />
qualité du service, a une bonne longueur d’avance. » Mais malgré le<br />
progrès, Paul Marty appelle à revenir à des valeurs traditionnelles. « La<br />
numérisation nous offre de nombreux avantages : on peut effectuer<br />
des recherches, comparer les offres et faire des achats sur Internet, ce<br />
qui maintient un bon niveau de concurrence entre les fournisseurs.<br />
Mais nous devons à nouveau nous distinguer de l’immense quantité<br />
d’offres existant sur le marché », souligne le Schwyzois. Or cela n’est<br />
possible qu’en utilisant un marketing à visage humain. « Il est important<br />
d’avoir des idées, que ce soit pour concevoir le stand d’un salon<br />
ou le site web d’un garage. » Le problème, selon lui, est que l’actuelle<br />
conception de la halle 7 est dépourvue d’idée. Il est midi et l’espace se<br />
remplit d’une foule d’affamés qui se ruent vers la piazza d’ESA.<br />
Unité de la branche, liberté de la concurrence, solidarité<br />
Mais un certain nombre d’exposants font encore les cent pas devant<br />
leur stand vide. « Les responsables du salon n’ont pas réussi à renforcer<br />
l’attractivité de l’exposition spécialisée ; il y a quelques années, ils envisageaient<br />
même de louer toute la halle 7 à un constructeur chinois. »<br />
Cette décision aurait certainement entraîné l’exode du secteur des<br />
équipements, mais elle aurait aussi, dixit Paul Marty, constitué une occasion<br />
en or : « L’urgence aurait favorisé l’unité. La branche aurait dû se<br />
débrouiller pour trouver une solution qui convienne à tout le monde »,<br />
souligne non sans malice le vendeur d’Aquarama, en faisant allusion à<br />
la halle 7, divisée cette année en une exposition spécialisée de courte<br />
et de longue durée (cf. pp. 14-17). « De fait, Genève reste un lieu de rendez-vous<br />
extraordinaire pour la branche. Et aussi astreignant que cela<br />
puisse être, tout vendeur qui a son métier dans le sang se doit d’être<br />
sur place du début à la fin du salon : qui sait, un client pourrait encore<br />
passer au stand ! »<br />
Pour Paul Marty, il est à présent l’heure de reprendre l’escalator qui<br />
descend au niveau du parquet de vente de la halle 7. « Je vais peut-être<br />
encore faire une bonne affaire. Ou tomber sur une vieille connaissance<br />
», dit-il en disparaissant sur le tapis rouge qu’il foule pour la 43 e<br />
et dernière fois cette année, un sourire aux lèvres. <<br />
Il a 113 ans, a connu 88 éditions, vécu deux<br />
déménagements et une délocalisation :<br />
le Salon de l’auto de Genève<br />
tki. Sous sa forme actuelle, le Geneva International Motor Show<br />
(GIMS) accueille près de 700 000 visiteurs sur une surface couverte de<br />
102 000 m 2 et de plus de 21 000 m 2 en plein air (avec près de 10 000 places<br />
de parc) dans les halles de Palexpo, dans la commune genevoise du<br />
Grand-Saconnex. Le Salon de l’auto <strong>–</strong> qui est une des foires automobiles<br />
les plus importantes au monde avec l’IAA, le Mondial de l’Automobile<br />
de Paris, le Tokyo Motor Show et le Detroit Auto Show <strong>–</strong> a fait ses<br />
débuts en 1905.<br />
Sa première édition s’est tenue dans le bâtiment électoral du boulevard<br />
Georges-Favon, à Genève, sous le nom d’« Exposition nationale suisse<br />
de l’automobile et du cycle ». En 1907, l’exposition est délocalisée à<br />
Zurich, le lobby des piétons ayant réussi à créer un climat politique<br />
hostile à l’automobile. Le salon s’interrompt de 1908 à 1922 ainsi que<br />
pendant la Seconde Guerre mondiale et en 1946, avant de reprendre du<br />
service à Genève.<br />
Dans son élément : Paul Marty à côté du nouveau système de lavage « Stargate S4<br />
Swiss Edition », présenté pour la première fois par Aquarama au Salon de l’auto.<br />
Au moment du déménagement dans l’ancien Palais des Expositions, les<br />
fournisseurs d’accessoires et d’équipements automobiles s’installent<br />
sur deux étages. De cette époque, plus d’un exposant se souvient<br />
certainement encore de la chute d’un lourd appareillage par-dessus<br />
la balustrade, dans les années 1980, ainsi que de la présentation d’innombrables<br />
nouveautés automobiles et techniques, qui ont contribué à<br />
réécrire l’histoire de l’automobile.