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AUTOINSIDE Édition 4 – Avril 2018

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ASSOCIATION<br />

Monsieur Weber, si le nombre des accidents du travail est en<br />

baisse, celui des accidents non professionnels ne cesse d’augmenter.<br />

Faut-il s’en réjouir ou bien le bât blesse-t-il quelque part ?<br />

Felix Weber : Le fait que le nombre d’accidents du travail ne cesse de<br />

diminuer nous réjouit tout particulièrement. Cette évolution montre la<br />

chose suivante : la prévention, c’est efficace. Quant aux accidents non<br />

professionnels, ils sont notamment dus au nouveau comportement<br />

en matière de loisirs et à la multiplication des activités pendant le temps<br />

libre. Au moment de sa fondation, la Suva comptabilisait seulement 12 %<br />

d’accidents non professionnels sur tous les cas relevés. On en est aujourd’hui<br />

à 60 %. C’est pour cela que nous avons une approche globale de<br />

la prévention. Et en effet, même après un accident non professionnel, un<br />

collaborateur est absent de son entreprise.<br />

Que peut entreprendre la Suva pour réduire le nombre d’accidents<br />

non professionnels ?<br />

Nous adaptons le travail de prévention à la réalité. La Suva réalise depuis<br />

des années différentes campagnes préventives afin de lutter avec détermination<br />

contre les risques d’accidents non professionnels. Nous voulons<br />

en outre gagner les entreprises à notre cause pour qu’elles agissent<br />

elles-mêmes de manière préventive contre les accidents de leurs collaborateurs.<br />

Cela permettrait d’éviter les arrêts de travail, les coûts et<br />

les charges engendrés.<br />

Quels sont les canaux principaux pour atteindre vos assurés ?<br />

Outre les canaux classiques tels que l’entretien personnel, le magazine<br />

clients, la newsletter, les spots TV ou les médias imprimés, la Suva<br />

mise depuis des années sur les canaux numériques. Que ce soit sur Facebook,<br />

YouTube, Twitter, LinkedIn ou en éditant des news sur notre page<br />

d’accueil : nous recherchons le dialogue. Dans notre Newsroom, nous<br />

créons en outre de plus en plus de séries d’images qui nous permettent<br />

d’atteindre encore mieux le bon groupe cible avec le message adéquat.<br />

Vous avez été un footballeur actif. Vous faites toujours vos lacets ou<br />

le risque vous semble-t-il trop élevé ?<br />

Le football est un sport qui m’a toujours beaucoup plu. Désormais,<br />

je ne joue plus que de temps en temps, avec mon fils dans le jardin.<br />

Le risque de se blesser est minime. Si les footballeurs en activité souhaitent<br />

évaluer leur profil de risque, je leur recommande de faire notre<br />

test en ligne sur www.fussballtest.suva.ch/fr.<br />

La Suva a été fondée en raison des risques d’accidents survenant<br />

sur le lieu de travail. Compte tenu de la transformation du monde du<br />

travail, ce modèle est-il en perte de vitesse ?<br />

Non. Le travail de prévention ne se terminera jamais. De nouvelles<br />

technologies ou procédures peuvent entraîner de nouveaux risques. Elles<br />

peuvent simultanément offrir des opportunités si elles sont par exemple<br />

utilisées pour les dispositifs de sécurité. La numérisation permet d’innombrables<br />

exemples d’applications. Les capteurs arrêtent les machines<br />

dès qu’une personne entre dans la zone de danger. Les systèmes de<br />

conduite intelligents nous avertissent dès les premiers signes de fatigue<br />

ou dès que des véhicules quittent leur trajectoire. Nous devons utiliser<br />

ces possibilités et les intégrer à notre travail de prévention. La numérisation<br />

nous aide également à largement accroître notre efficacité.<br />

La Suisse comptabilise chaque année près de 100 accidents professionnels<br />

mortels. Que veut et peut faire la Suva pour réduire ce chiffre ?<br />

Pour éviter les accidents du travail, nous misons sur les règles vitales<br />

que nos spécialistes de la sécurité ont élaborées en collaboration avec<br />

les branches dont l’activité présente un risque élevé. « Nous travaillons avec<br />

des machines et dispositifs sûrs et les utilisons conformément aux directives<br />

», indique une de ces règles. Chaque règle est simple à respecter en soi,<br />

mais il faut y penser et les intégrer. En cas de violation, une conduite s’impose<br />

pour les supérieurs et les collaborateurs : stop ! Le travail peut uniquement<br />

continuer lorsque le danger est écarté. Nos analyses prouvent que les<br />

règles peuvent sauver des vies. Si elles étaient rigoureusement respectées,<br />

plus de 60 % des accidents mortels du travail pourraient être évités.<br />

Le chef de la Suva s’estime-t-il satisfait de la sécurité du travail dont<br />

fait preuve la branche automobile ?<br />

Au cours de cette dernière décennie, le nombre d’accidents survenus<br />

dans la branche automobile a baissé d’un sixième. C’est une tendance<br />

réjouissante, meilleure même que la moyenne de toutes les branches<br />

assurées par la Suva.<br />

Qu’est-ce qui s’est amélioré et où reste-t-il une marge de progression ?<br />

Les entreprises qui se sont ralliées à la solution de branche automobile<br />

et des deux-roues présentent en moyenne moins d’accidents. Une<br />

adhésion en vaut donc la peine. Nous recommandons en outre d’utiliser<br />

systématiquement l’équipement de protection personnel afin d’éviter<br />

les trop nombreuses blessures oculaires et aux mains.<br />

Ce qui nous ramène aux accidents les plus fréquents des garages.<br />

Quelles sont les raisons les plus fréquentes pour lesquelles les<br />

collaborateurs se blessent en atelier ?<br />

Les chutes, les trébuchements, les blessures oculaires et aux mains.<br />

Les chutes en hauteur sont également source d’accidents. Nous en revenons<br />

aux règles vitales. En s’y tenant strictement, ce type d’accidents<br />

peut être évité.<br />

Comment s’en sort actuellement la Suva sur le plan financier ?<br />

Très bien. Sur le plan actuariel, nous avons pu baisser les primes de<br />

la plupart des branches pendant huit années de suite. Nous avons de<br />

plus remboursé aux assurés des excédents de l’assurance-accidents professionnels<br />

pour un montant de 275 millions de francs. Nous maîtrisons<br />

les frais de gestion et ces dernières années ont été tellement favorables<br />

sur le plan des produits du capital que nous envisageons pour la première<br />

fois de faire profiter les assurés des bons résultats de ce secteur.<br />

À quel point votre activité est-elle touchée par la phase actuelle des<br />

faibles taux d’intérêt ?<br />

Les intérêts négatifs ont un grand impact sur les actifs du bilan. Ils<br />

contribuent aux manques à gagner sur les placements à revenu fixe et aux<br />

coûts bien plus élevés en matière de couvertures des risques de change. Les<br />

faibles taux nous poussent en outre à envisager un abaissement de l’intérêt<br />

technique, ce qui entraînerait un important renforcement des provisions.<br />

Comment imaginez-vous la Suva en 2050 ?<br />

Modèle couronné de succès, la Suva a considérablement marqué<br />

l’assurance-accidents suisse de ce dernier siècle. Il constitue une assise<br />

solide. Mais nous devons faire évoluer la Suva et accroître son efficacité.<br />

Notre nouvelle stratégie accorde une importance encore plus<br />

centrale à la prévention dans notre modèle. La mission clé de la Suva<br />

restera la même jusqu’en 2050 : assurer la sécurité au travail et pendant<br />

les loisirs. C’est le « comment » qui va changer. <<br />

<strong>AUTOINSIDE</strong> | <strong>Avril</strong> <strong>2018</strong>63

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