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Du grand brûlé koala à la belle Gëlle Fra
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EDITION SPÉCIALE - BEST OF LG 227 - OCTOBRE 2019
SOCIÉTÉ
Le conseil bienveillant
d’un citoyen
C’est au fil de sa carrière dans le conseil, l’industrie et les
startups que Philippe Wery a mûri son envie de faire du
conseil autrement, ce qu’il réalisera en 2017 en intégrant
Arendt et en créant Arendt Business Advisory. Bien ancré
dans les préoccupations locales et non dans les hauteurs de
l’idéalisme international, Arendt a développé depuis plus de
30 ans un ADN luxembourgeois et a travaillé pour les
principaux acteurs du tissu économique et du secteur public du
pays. Arendt Business Advisory renforce cet ADN au travers
de son dirigeant qui dévoile sa vision d’un professionnel du
conseil impliqué et farouchement citoyen. L’interview pour la
couverture de ce numéro balaie les problématiques auxquelles
le Luxembourg doit faire face, secoue quelques idées reçues
et propose des pistes de réflexion pour y répondre.
Le problème écologique est aujourd’hui
de tous les débats. Néanmoins, d’autres
défis majeurs semblent émerger des avis
des prévisionnistes. Quelle est votre
position sur l’enjeu luxembourgeois des
années à venir?
Dans un monde légitimement focalisé sur
l’enjeu écologique et la nécessité impérieuse
de modifier l’empreinte de nos sociétés au
sens large vers un modèle de circularité et de
durabilité, des voix s’élèvent effectivement
de plus en plus fréquemment pour avancer
la problématique, au moins aussi prégnante,
de l’explosion démographique attendue
dans les 30 années à venir.
A l’échelle de notre planète, cette
croissance démographique inconnue
jusqu’alors dans l’Histoire, pose au moins
deux problèmes immédiats à la réalisation
de nos objectifs écologiques: d’une part
nos efforts risquent d’être freinés par un
volume de consommation et d’utilisation
des ressources plus important, par simple
logique mathématique, d’autre part
le principe de croissance perpétuelle,
fondement de notre modèle économique
depuis la révolution industrielle, mais
décrié aujourd’hui comme étant intenable
et contre-productif aux objectifs de
durabilité, aura probablement encore de
beaux jours devant lui avant de connaître sa
transformation tant attendue par beaucoup.
A l’échelle de notre pays, les prévisionnistes
et les groupements d’experts s’accordent
également à anticiper une croissance
significative de la population à l’horizon
2050 avec le logement et la mobilité comme
les deux pierres de notre mythe de Sisyphe.
Deux éclairages s’imposent. D’abord il
s’agira d’une inflation démographique au
moins autant importée qu’organique. En
effet, notre pays continuera à attirer des
ressources importées, en cela soutenue
par une politique gouvernementale
d’investissement dans des secteurs innovants
et attractifs de ressources expertes. Ensuite,
l’enjeu dépasse amplement le logement et la
mobilité. En effet, l’offre de soins de santé
et les capacités hospitalières, l’accueil en
crèches et en maisons de soins, la demande
plus générale en infrastructures de diverses
sortes, l’accès à des services communaux et
étatiques efficaces et aptes à traiter le volume
accru de demandes, l’offre en matière
d’éducation, la gestion de déchets résiduels
même après avoir vertueusement changé
nos comportements de consommation, et
beaucoup d’autres domaines encore seront
impactés par cette croissance et nous devrons
collectivement être prêts à y répondre.
Le Luxembourg est-il déjà prêt pour
une telle croissance démographique?
Non évidemment, et personne n’oserait
dire le contraire. Au regard de l’accord
de coalition et de diverses publications
de la Fondation IDEA ou du LISER par
exemple, il est clair qu’il existe une volonté
d’agir. Mais avons-nous un plan? Je pense
que nous le croyons, mais probablement
pas vraiment.
Une réflexion et une action collectives
s’imposent pour anticiper «demain», mais
aussi pour résoudre «aujourd’hui». Car nous
faisons déjà face à certains problèmes évoqués
plus haut. Sur ces sujets, le recours à des
conseillers professionnels peut procurer une
valeur par l’apport de méthodologies, par une
vision holistique indépendante, et par la mise
en application de techniques éprouvées dans
le domaine public comme privé. Nous avons
à cœur que notre métier de conseiller soit
générateur d’impact positif pour la société.
Ainsi, nous avons eu l’opportunité de travailler
sur un certain nombre de sujets porteurs
d’impact depuis plus de deux ans et demi
maintenant, comme par exemple la gestion
des déchets et les stratégies de recyclage,
l’organisation d’activités de recherche et de
soins de santé, l’amélioration des processus et
de la qualité dans un environnement social et
public, ou encore sur des problématiques clés
de mobilité ou de logement. Nous mettons
ainsi au profit des défis du secteur public nos
diverses expériences dont celles transposables
du secteur privé.
Ces problèmes sont donc déjà en partie
actuels selon vous?
En partant du principe que nous souhaitons
cette croissance et ses conséquences