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Du grand brûlé koala à la belle Gëlle Fra
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EDITION SPÉCIALE
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Les déchets,
un véritable potentiel
de ressources
A son échelle, la SuperDrecksKëscht travaille à la protection
du climat en tentant de revaloriser au maximum les produits
qu’elle traite. A travers l’initiative SuperDrecksKëscht fir
Biirger, l’organisme veille à la bonne qualité du recyclage des
déchets problématiques en en organisant le tri. Petra Biwersi,
conseillère pour les centres de recyclage, et Frank Fellens,
conseiller en environnement, nous parlent du processus du
recyclage et nous expliquent le concept de «potentiel de
ressource» récemment développé.
En quoi consiste l’initiative SuperDrecks-
Këscht fir Biirger?
PB: Il s’agit de la collecte des déchets
problématiques ménagers, qui peuvent être
identifiés par le symbole de danger apposé
sur leurs emballages. On retrouve dans cette
catégorie les bombes aérosols, piles sèches,
batteries, accumulateurs, peintures, laques,
pesticides, engrais,… La collecte s’effectue
en centre de recyclage, mais nous prévoyons
également quatre passages de collecte
mobile par an dans chaque commune.
Notre personnel est formé à cette fonction
au travers des formations de base du
CNFPC, ainsi que d’autres modules plus
spécifiques. Nous prévoyons également des
formations professionnelles continues pour
assurer la mise à jour des compétences quant
aux nouveaux produits traités, procédures,
systèmes de collecte, normes de sécurité,…
FF: Tous les produits collectés sont
regroupés dans notre centre où nous
opérons un prétraitement. Le traitement
final se fait ensuite pour la plupart des cas
dans les pays frontaliers. Nous auditons
régulièrement nos filières de revalorisation
pour vérifier la qualité du processus de
recyclage et des ressources extraites.
Qu’est-ce que le concept de «potentiel
de ressources»?
PB: Dans notre jargon, nous préférons
parler de produit plutôt que de déchet car
nous envisageons son parcours selon une
logique d’économie circulaire: il est d’abord
créé, consommé, jeté, puis ensuite recyclé
et revalorisé en tant que matière première.
Il ne cesse donc jamais d’être un produit et
sa part de déchet est bien souvent minime.
FF: Il s’agit pour nous d’une ressource
que l’on peut réintroduire dans le cercle
de l’économie circulaire. Seule une petite
part des produits problématiques ne sont
pas traitables et sont directement éliminés,
comme les médicaments ou les pesticides.
Pour les autres, la part de recyclage varie
beaucoup d’un produit à l’autre.
Le concept que nous avons développé a
justement pour but de déterminer le potentiel
de ressources qu’il est possible d’extraire
d’un produit suite au processus de recyclage.
Par exemple, les tubes fluorescents ont un
potentiel de ressources de 96% car le verre
et les métaux qui les composent peuvent être
réintroduits sur le marché des ressources. Seuls
les 4% restants, soit la poudre fluorescente, est
considérée comme un déchet car elle contient
du mercure que nous ne pouvons revaloriser.
Concernant les bombes PU, nous
récupérons le métal de l’emballage. Le
polyuréthane et le gaz propulseur peuvent
quant à eux être en partie réinsérés
dans le processus de fabrication de ces
mêmes bombes. Nous pouvons valoriser
énergétiquement d’autres composants
afin d’en récupérer l’énergie et à la fin du
processus, la part de déchet n’est plus que
de 30%.
Quel type de déchet problématique est
le plus fréquemment collecté?
FF: Il s’agit de la peinture, qui représente
30% des déchets problématiques récoltés.
Dans la plupart des cas, nous pouvons
en récupérer le bidon métallique et le
réintroduire dans le circuit de production.
Par contre, la peinture ne pouvant pas être
recyclée, nous l’utilisons pour fabriquer un
combustible de substitution. Son potentiel
de ressources est donc de 20% et nous en
tirons une récupération d’énergie de 80%.