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Du grand brûlé koala à la belle Gëlle Fra
Du grand brûlé koala à la belle Gëlle Fra
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Défendre et s’engager
Ce poste qu’elle espérait tant finit même
par dépasser ses attentes. Passion et
enthousiasme transparaissent d’ailleurs avec
force lorsqu’elle évoque les missions qui lui
sont confiées: «J’aime particulièrement l’art
lorsqu’il est engagé, vecteur d’un message.
neimënster me permet de m’inscrire
dans cette lignée en programmant des
conférences, expositions ou encore
spectacles enrichissants, sur des sujets
sociétaux forts et variés. J’aimerais encore
faire évoluer neimënster en renforçant la
résidence d’artistes, pour qu’ils investissent
véritablement le lieu!».
“Laisser la place
à la spontanéité,
à l’erreur et
à l’humeur
de l’artiste,
donnant lieu
à des prestations
uniques”
L’art de diriger
C’est une histoire d’amour qui poussera la
jeune femme à s’établir au Luxembourg.
Postulant à distance auprès du Centre des
Arts Pluriels d’Ettelbruck (CAPE), elle est
directement engagée en tant que directrice
artistique. Elle doit alors s’acclimater à
une autre approche de la culture: le public
luxembourgeois, à mille lieues du viennois,
se sent concerné par la programmation du
CAPE et lui donne son avis au terme de
chaque spectacle. Elle qui avait jusqu’ici dû
se battre pour attirer les spectateurs devait à
présent entendre leurs critiques, élogieuses ou
mécontentes, dès la fin d’une représentation.
Mais la nouvelle directrice se prend au jeu; elle
se nourrit de leurs échanges et apprend même
le luxembourgeois pour renforcer ce lien.
Son équipe très soudée la porte et, petit à
petit, elle réussit la prouesse de donner au
CAPE une visibilité à l’échelle nationale
mais aussi internationale.
Au bout de huit ans pourtant, lorsque
le poste de directrice à l’Abbaye de
Neumünster se libère, elle ne peut
ignorer cette opportunité et décide de
postuler, malgré l’avis défavorable de
son entourage. «Tout le monde était
persuadé qu’ils n’embaucheraient qu’un
homme luxembourgeois d’un certain
âge. J’ai travaillé dur pour passer les tests
d’embauche car je savais que je possédais
de l’expérience nécessaire pour assumer
ce rôle. Je voulais prouver qu’une jeune
femme pouvait être sélectionnée pour la
phase finale, même si elle ne décrochait pas
le poste», dit-elle pleine d’entrain.
Connue pour son engagement féministe,
on lui propose en 2015 la présidence
du planning familial. «Le poste est
particulièrement exposé aux critiques
publiques, mais je crois en la cause et j’ai
accepté cette responsabilité sans hésiter»,
explique-t-elle. Depuis son arrivée, des
dossiers comme le remboursement de la
contraception, la suppression de la taxe
tampon ou encore la présence soudaine
d’un titulaire de classe lors des séances
d’information en école primaire sont
traités. Elle conclut sur une note d’espoir:
«Je suis pour l’égalité entre les femmes
et les hommes et les quotas sont un bon
moyen d’y parvenir. A compétences égales,
je pense qu’une femme assumerait aussi
bien ses responsabilités qu’un homme;
or, sans ces quotas, les hommes seraient
sans doute privilégiés, surtout pour les
postes à responsabilité. Je pense que les
femmes doivent arrêter de se sous-évaluer,
s’entraider davantage et surtout, oser…». n