112 LGEDITION SPÉCIALE - BEST OF LG 227 - OCTOBRE 2019La force de l’ambitionet du travailPAR MARTINA CAPPUCCIOPORTRAITSDevenu directeur de la Société Nationale des Habitations à Bon Marché (SNHBM) à 31 ansà peine, Guy Entringer est surtout connu sur la Place pour avoir contribué à l’améliorationde la visibilité et à la croissance de la société. Honnête et accessible, il livre son parcours sansartifices ni tabous, mêlant à la fois humour, franc-parler et sincérité. Portrait.C’est plutôt par affinité que par ambitionparticulière que Guy Entringer se lancesur la voie des sciences économiques. Sabonne aptitude au maniement des chiffresle pousse en effet à poursuivre des étudessupérieures dans ce domaine. D’abordLuxembourg puis Strasbourg, ses choixd’universités sont notamment orientés parla courte distance qui le séparera de l’équipede football d’Itzig, où il joue tous les weekends.Ne brillant pas par sa pratique deslangues, l’étudiant en mesure pourtantl’importance et prend la décision, alorsqu’il a déjà un premier diplôme en poche,d’entamer un nouveau master à l’étranger.Pour approfondir sa maîtrise de la langueanglaise, il rejoint ainsi les rangs del’université de Stirling, en Ecosse.Expériences étrangèresSi au cours de son premier cursus àStrasbourg il s’était davantage lié d’amitiéavec ses nombreux compatriotes présents surle campus français, son expérience écossaiseest tout autre: «J’ai vécu en colocation avecquatre étudiants respectivement originairesdu Panama, d’Indonésie, de Colombieet des Pays-Bas. J’ai même eu l’occasiond’intégrer l’équipe de football de ma facultéet de participer aux compétitions organiséesentre les quatre équipes universitairesécossaises à travers le pays. Les professeursencourageaient la pratique sportive et nouslibéraient pour ces rencontres. J’ai pu vivrecette période pleinement, en tissant desliens forts avec mon équipe», se souvient-il.Au terme de ses études, il décroche un stagede deux semaines au sein de l’entreprisebettembourgeoise d’Arcelor, complété parsix semaines au sein d’une filiale américainede TrefilARBED. «C’était une expérienceenrichissante tant au niveau professionnelqu’humain. J’ai été incroyablement surprisd’observer que les Américains n’ont aucuneidée de ce qu’est l’Europe, et encore moinsle Luxembourg!».“Prendre du reculet se concentrersur ce qui estvéritablementimportant”Retour aux sourcesRevenu au pays, Guy Entringer décrocheun premier emploi dans le conseil auxentreprises chez ING, mais il est très viterecontacté par TrefilARBED Bissen: «Ilsm’ont proposé d’intégrer l’entreprise sousl’aile de leur directeur administratif etfinancier en vue de reprendre son postedeux ans plus tard, lors de son départen retraite». Bénéficiant des conseilsprécieux d’un expert, il tire profit deson enseignement et apprend les ficellesdu métier. «Sur base des connaissancesapprofondies de la chaine de productionqu’il m’a transmises, j’ai pu moderniser laméthode de travail. C’était pour moi unepremière expérience de gestion d’équipe– j’avais alors douze personnes sous madirection – ainsi qu’un premier contact avecles délégations du personnel», explique-t-il.Bien qu’appréciant son travail, le jeunehomme remarque des changements dansla philosophie de gestion de l’entreprise,avec laquelle il n’est plus en accord. Luiqui voulait découvrir de nouveaux horizonsprofessionnels avant ses 35 ans, franchit cecap bien plus tôt…Le hasard d’un changement«La Société Nationale des Habitations àBon Marché recherche un économiste pourdevenir son nouveau directeur à moyenterme». Lorsque Guy Entringer tombesur l’annonce un samedi matin, dans lejournal accompagnant son café, il y répondimmédiatement. Il n’a pourtant jamaisentendu parler de la société!La SNHBM a ceci de particulier qu’ellen’a connu que quatre directeurs en l’espaced’un siècle. Alors qu’elle recherchait lequatrième d’entre eux, l’entreprise étaitparticulièrement soucieuse de trouver uncandidat souhaitant faire perdurer cettetradition et se maintenir à ce poste dans ladurée. Alors qu’il fait face aux réticencesd’un membre du comité d’embauche,le jeune homme de 28 ans fait preuved’audace: «Mon âge est un atout, il vouspermettra de maintenir la durée moyenned’emploi de vos directeurs», affirme-t-il,plein d’aplomb. Mais la société ne se laissepas convaincre si facilement, et ce n’estqu’au terme d’une journée complète detests de recrutement que Guy Entringerremporte le poste.
Guy Entringer