122 LGEDITION SPÉCIALE - BEST OF LG 229 - DÉCEMBRE 2019PORTRAITS«Emond avec passion»En 1993, avec dix ans d’entreprise dansles pattes, l’envie de réussir au ventre et lapassion au cœur, il se lance en achetant sonpremier garage. Papa d’un enfant de sixmois, il contrôle la peur de l’échec et prendun emprunt sur dix ans. La première annéeest extrêmement compliquée dans la mesureoù les planètes de la réussite ne sont pasvraiment alignées. Ce n’est pas une annéesalon (qu’un an sur deux à l’époque), laconcession perd de l’argent depuis dix ans etil se lance un peu après janvier, sans compterqu’il n’a jamais vendu de voitures de sa vie,doit trouver ses marques et entretient unerelation compliquée avec son prédécesseurresté un temps dans l’entreprise. Un travailacharné lui permet de rattraper un peu lasituation au mois de septembre et de clôturersa première année à la voiture près.Les années suivantes soignent sa notoriété.Il n’a pas encore 30 ans et paraît bienplus jeune que son âge. Tellement que lesclients demandent à parler à son père enrentrant dans ses concessions d’Arlon etde Libramont. En 1996, il gagne un prixde gestion d’entreprise qui fait la une dela presse locale et, petit à petit, les regardschangent et les ventes augmentent. Il réaliseseul 350 ventes par an, et ce, sans ordinateur,ni téléphone portable; aujourd’hui unvendeur est satisfait lorsqu’il en signe 150.Mais cette croissance a un prix, la privationde moments en famille et un surmenage quil’amène à l’hôpital et l’oblige, en 1998, àprendre un premier vendeur en renfort.“La tueuseen robe de soirée,à la fois luxueuseet ensauvagée,continuede séduire commeau premier jour”En 2007, il souhaite se développer davantagemais les zones d’influences belges sont déjàsaturées et il s’en va alors du côté français:Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières,Reims, Saint-Quentin, Soissons. La criseest essuyée «par le courage et en se faisantune identité cohérente» mais aussi enadhérant au mieux aux demandes duconstructeur comme l’automatisation desmagasins de pièces détachées par exempleet l’avant-gardisme commercial.Le marché luxembourgeois était une évolutiontoute logique et c’est en 2016 qu’elle prendforme avec le rachat de la concession Kontz.L’association avec le groupe suédois Biliatombe alors à pic pour ce gros morceau. LeGrand-Duché offre plus de potentiels parceque la fiscalité est bonne, que les voitures defonction sont nombreuses et que le revenumoyen est supérieur mais «le pays ne connaitpas de zones d’influences; du coup, le marchéest extrêmement compétitif».L’avenir du groupe EmondEn décembre 2023, Philippe Emond fêterases 30 ans de carrière. Un bel âge pourprendre sa retraite mais rien n’est décidépour l’heure. Reste encore à inaugurer uneprochaine concession à la Cloche d’Or:«l’investissement d’une vie», dit-il et àconcrétiser quelques projets.La prolongation du partenariat avec Biliasera néanmoins le dernier. L’homme quis’est déjà battu contre un cancer, faitopérer de la colonne vertébrale et récupèredoucement la mobilité de sa main souhaitetrouver plus de temps pour lui et sesproches. Ce qui est relativement conflictuelavec les 100.000 km encore parcouruschaque année.Son fils, pilier de l’équipe du Standard deLiège, ne reprendra pas l’affaire et sonpetit-fils qu’il entend voir plus souvent, n’aque deux ans. Pas de succession familialedonc mais ce qui est certain, c’est qu’ilsouhaite préserver les valeurs qui animentses concessions. L’homme d’affaires affirmeconnaître les prénoms de ses 380 employéset commencer sa journée par les saluer unpar un. Personne n’est engagé dans cette«grande famille» sans d’abord passer devantle patriarche et lui seul valide les contrats.La consigne donnée à ses cadres est de nelui amener que des candidats qui sont desatouts et une évaluation des compétenceset des valeurs est menée pour chacun d’eux;«si je peux tolérer quelques points en moinspour les premières, je ne laisse rien passerpour les secondes».Le directeur est attaché à la politesse etaux belles manières dans les relationsavec la clientèle mais également entrecollaborateurs. Il aime croire en une recetteEmond, à l’élaboration d’une histoirecollective et à des valeurs communes.Simplicité, honnêteté et sens de laparole donnée; Philippe Emond donnel’impression de s’être arraché à son milieusocial tout en ayant gardé les valeurs qui leconstituent. n
moving people,moving you.Tous les jours, nous prenons la route ensemble !Solutions de mobilité de Sales-Lentz.sales-lentz.lu