114 LGEDITION SPÉCIALE - BEST OF LG 227 - OCTOBRE 2019PORTRAITSOr le Luxembourg a besoin de 5.000logements par an, soit 150 ha. Si l’onse projette sur 20 ans, ce sont 3.000 haqu’il faudra dégager pour satisfaire unecroissance jugée normale et nécessaire.Or, l’Etat ne semble pas encore savoir où lestrouver…», constate l’économiste. Quantau manque de main d’œuvre, il s’agit déjàd’un problème à l’heure actuelle. Entrele non-respect des délais et le manque dequalification, le directeur de la SNHBMcraint d’ores et déjà des arrêts de chantier…Il intègre l’équipe avec l’objectif transparentde succéder à l’actuel directeur et apprendainsi pendant deux années les mécanismesde fonctionnement de l’entreprise avantd’en prendre la tête à tout juste 31 ans.Nouveaux départsSes débuts en tant que directeur ont étéplutôt calmes: «Comme nous n’avions plusde terrains à bâtir, nous avons beaucoupinvesti et mis plusieurs années à développerdes plans d’aménagement particuliers»,raconte-t-il. Bâtissant les fondations de lacroissance future de l’entreprise, il réussiten onze ans à faire quadrupler son personnel– passant de 35 à 120 collaborateurs – etle nombre de logements construits par an– de 80 à 300 logements. Pour soutenircette croissance, il parvient même àconvaincre un conseil d’administrationpourtant réticent d’abandonner ses locauxhistoriques au profit de son siège actuel,capable d’accueillir sa nouvelle équipegrandissant au rythme des besoins dumarché.Alors qu’il prépare ce grand tournant pourla société, Guy Entringer vit toutefois desmoments extrêmement difficiles sur le planpersonnel. En 2012, son épouse et lui fontface à la perte de leur enfant, atteint d’undéfaut génétique. «Il s’agit de l’épreuve laplus difficile et marquante de ma vie. Cetterencontre avec mon fils a été très courte, jene l’ai connu que quatre mois, mais elle aété déterminante et a influencé à jamais mavision des choses», confie-t-il. Aujourd’hui,le couple a surmonté cette triste période:«Nous voulons transmettre le message carce sont des événements qui arrivent plussouvent qu’on ne le pense. Il faut réussirà surmonter la douleur et surtout, il fauten parler. Bien trop de gens n’osent pasaborder ce sujet, or l’éviter par peur estencore plus pénible». Guy Entringer auraappris de ces sombres moments à prendredavantage de recul par rapport aux objectifsqu’il se fixe et à se concentrer sur ce quiest véritablement important. Le deuilest un processus personnel qui marqueen profondeur celui qui le vit. Chargéd’une connotation accablante et tragique,Guy Entringer nous montre qu’il estaussi possible d’en tirer un enseignementconstructif.Endiguer la criseEn 2013, le premier gouvernement Bettelaffiche clairement sa volonté de renforcerde façon massive l’offre de logements etfait pour cela appel aux promoteurs publicsdu pays. «Grâce à notre préparation enamont et à la négociation d’un soutiengouvernemental, nous avons pu élevernotre production à 250 habitations par an,en à peine deux ans», se remémore-t-il.Mais la crise du logement n’en finitpourtant pas de grandir et Guy Entringery voit pour sa part deux causes principales,à savoir le manque de terrains à bâtir ainsique de main d’œuvre qualifiée dans ledomaine de la construction. «Si l’on demandeaux promoteurs publics de produire1.000 logements par an, nous aurons besoinde 30 ha, selon la moyenne nationale.“Deux causesprincipales à lacrise du logement:le manque deterrains et de maind’œuvre qualifiée”Continuité et pérennitéLa SNHBM construit à l’heure actuellele projet Elmen à Kehlen, qui pourra àterme accueillir 2.000 habitants. Bien quele directeur soit fier du développement dece projet colossal, il n’en relève pas moinsquelques incohérences: «La priorité dugouvernement est de créer davantage delogements – et abordables qui plus est – pourpalier la crise. Toutefois, les administrationsattendent du projet qu’il réponde à desexigences environnementales, de gestionde l’eau et de mobilité très élevées. L’ennui,c’est qu’une fois ces impératifs couplésaux matériaux de haute qualité choisispour la construction et aux innovationstechnologiques que nous y mettons enplace, les coûts de revient par habitations’en verront majorés de 100 à 150.000euros par rapport à nos tarifs habituels…coût qui se répercutera inévitablement surl’acheteur».«Un projet comme Elmen est uniquedans une carrière. J’y ai participé depuisl’acquisition des terrains et j’espère êtreencore en poste lors de la finalisation duprojet», partage-t-il avant d’ajouter: «Monprojet à la SNHBM est loin d’être terminé.Nos finances sont bonnes mais des effortsrestent à fournir au niveau de l’organisationgénérale de la société. Une nouvellegénération de collaborateurs vient de nousrejoindre et il faut veiller à l’intégrer et àassurer une certaine continuité dans nosactivités». n
COMBATTRELA PÉNURIE DE LOGEMENTS ABORDABLESÉPAULERLE FONDS DU LOGEMENT ET LA SNHBMSOUTENIRLES COMMUNESEN ROUTE POUR DEVENIR LE 3 ÈME PROMOTEURDU LOGEMENT SOCIAL AU LUXEMBOURGLe nouveau projet des créateurs de l’Agence Immobilière Socialewww.abitatio.lu202b, rue de HammL-1713 LuxembourgTél. (+352) 26 48 39 52info@abitatio.lu