Proust à Cabourg - Quatrième édition
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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s’est posée sur l’oreiller toujours gonflé. La salle de bain est nette de toute poussière humaine. Les
savonnettes sont scellées. [...] Et pourtant dans chacune des chambres, il y a eu des noces imparfaites,
des morts incomprises. [...] A l’hôtel, on efface tous les signes du passage d’un homme car l’hôtellerie
est placée sous le signe de l’hygiène qui est la manifestation domestique la plus corrosive de l’oubli.
C’est l’endroit privilégié que Proust choisit pour se souvenir parce qu’on y retrouve cette vocation du
souvenir qu’est le gouffre de l’absence. Les liens essentiels qui vont attacher Proust au Grand-Hôtel
ne peuvent se comprendre que si l’on sait qu’il est l’homme de l’oubli et que c’est dans la détresse et
le vertige de l’oubli qu’il a puisé la matière de son œuvre. »
1. Photographie prise durant la visite de la chambre du romancier 2. Le lit de la chambre 404
Cette idée de la création, née à partir du neuf est très intéressante. Proust qui, ne l’oublions pas,
était asthmatique a été très certainement attiré par la modernité des chambres immaculées que
proposait le Grand-Hôtel. Elles étaient pour l’époque d’un grand luxe. Le Figaro précise ainsi, dans
son édition du 10 juillet 1907, qu’« il est impossible de se figurer une plus complète compréhension de
la vie moderne. [...] Les appartements ont été distribués de la façon la plus heureuse pour contenir la
plus grande somme de confort. Chaque chambre, précédée d’une antichambre, a un vaste cabinet de
toilette-salle de bains avec toutes les commodités que l’hydrothérapie, chaude ou froide, rend
aujourd’hui si pratiques. »
Pourtant, Marcel Proust n’est pas très attaché au confort. Dans les appartements qu’il a occupé
boulevard Haussmann et rue Hamelin, l’ameublement était sommaire et anonyme, l’éclairage
défectueux. Proust faisait des fumigations pour tenter de calmer son asthme et des feux de cheminée
pour aérer sa chambre. Lorsqu’il est en voyage, le romancier ne se déplace avec aucun objet fétiche
mais prend simplement une « petite trousse de survie » dans laquelle il entrepose ses manuscrits, des
potions et des plaids bien chauds.
Si la chambre est le miroir de l’écrivain, elle l’est tout autant du narrateur. Dans À l’ombre des
jeunes filles en fleurs, lorsqu’il découvre sa chambre, il est d’abord très désorienté. Il le dit lui-même,
sa « chambre de Balbec » n’est sienne « que de nom seulement ». Les objets qui l’entoure,
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