Proust à Cabourg - Quatrième édition
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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Le narrateur se détache des villégiaturistes de Balbec en ceci qu'il admire Albert Bloch, même s'il
ne loue pas sa « brusquerie ». Il surprend une discussion à proximité de l'hôtel, à caractère antisémite :
« Un jour que nous étions assis sur le sable, Saint-Loup et moi, nous entendîmes d'une tente de toile
sortir des imprécations contre le fourmillement d'Israélites qui infestait Balbec. “On ne peut faire deux
pas sans en rencontrer, disait la voix. Je ne suis pas par principe irréductiblement hostile à la
nationalité juive, mais ici il y a pléthore. […]” [N]ous levâmes les yeux sur cet antisémite. C'était
mon camarade Bloch. »
Cet épisode souligne l'oppression de la population israélite et le besoin, chez certains, de cacher ses
origines. Bloch vient d’un milieu ouvrier et son ambition d'intégrer les hauts cercles bourgeois le force
à taire sa religion. Constamment, les Bloch sont confrontés à une aristocratie qui les rejette. Les
confrontations sociales se fondent sur les amalgames de la religion et l'esprit conservateur de beaucoup
de Parisiens. Albertine n'apprécie pas Bloch et ses proches : « Comment s'appelle-t-il cet ostrogothlà
? » ; « On ne me permet pas de jouer avec les israélites » et Bloch le lui rend bien « Elle est sur sa
chaise longue, mais par ubiquité ne cesse pas de fréquenter simultanément de vagues golfs et de
quelconques tennis. ». Le narrateur, intermédiaire des deux ennemis, se contente machinalement de
remarquer les attitudes de ceux-ci :
« Souvent nous rencontrions les sœurs de Bloch que j'étais obligé de saluer depuis que j'avais dîné
chez leur père. Mes amies ne les connaissaient pas. “On ne me permet pas de jouer avec des
israélites”, disait Albertine. La façon dont-elle prononçait “israélite” au lieu d’“izraélite” aurait suffi
à indiquer, même si on n'avait pas entendu le commencement de la phrase, que ce n'était pas de
sentiments de sympathie envers le peuple élu qu'étaient animées ces jeunes bourgeoises, de familles
dévotes, et qui devaient croire aisément que les juifs égorgeaient les enfants chrétiens. » (À l’ombre
des jeunes filles en fleurs).
LES JEUNES FILLES EN FLEURS
Les jeunes filles en fleurs sur la digue. Photogramme issu de l’adaptation de La Recherche en
téléfilm, réalisé par Nina Companeez en 2011.
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