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Proust à Cabourg - Quatrième édition

Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com

Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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Au symbolisme et à l'orientalisme, il faut ajouter un art qui fascine les peintres occidentaux, des

écrivains comme Proust, et par là-même, Elstir : les estampes japonaises. Ce japonisme, apparu

timidement dans les années 1850, est redécouvert par les Impressionnistes au milieu des années 1870.

Monet et Van Gogh, pour ne citer qu'eux, s'inspirent de ces grands artistes japonais pour leurs

ouvrages ultérieurs. Hiroshige et Hokusai en sont les principaux représentants. L'Art nouveau, qui

émerge vers 1890 ne déroge pas à la règle. Des architectes et joailliers comme Hector Guimard, Victor

Horta, des verriers comme Emile Gallé ou des peintres comme Alphonse Mucha, tous réunis pour

célébrer « l'Art Nouille » s'inspirent plus ou moins naturellement de leurs aînés japonais. Proust est un

défenseur de la courbe, du motif végétal, et du voyage. C'est pour toutes ces raisons qu'il associe à sa

littérature formes et couleurs empruntes à cet art visuel. Le japonisme inspire également Whistler, pour

ses Harmonies et Nocturnes, que Proust se plaît à évoquer dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs.

Elstir est un peintre mondain. De cette façon, Proust le rapproche fortement de Paul-César Helleu,

peintre impressionniste hantant avec élégance chaque salon et événement artistique parisien. Ses

portraits de femmes, belles, sur fond marin, ont indéniablement suscité l'admiration de Proust qui

parvient à travers ce volume à les peindre avec les mots et à les faire revivre avec des sentiments

nouveaux.

Ces observations mettent en lumière l’importance de la synesthésie, pilier fondamental de la

littérature proustienne (lire III.3, page 87).

« Et parfois sur le ciel et la mer uniformément gris, un peu de rose s'ajoutait avec un raffinement

exquis, cependant qu'un petit papillon qui s'était endormi au bas de la fenêtre semblait apposer avec

ses ailes, au bas de cette “harmonie gris et rose” dans le goût de celles de Whistler, la signature

favorite du maître de Chelsea... » (À l’ombre des jeunes filles en fleurs)

Le narrateur, après avoir rencontré Elstir, se décide à aller dans son atelier. « Il ne m'en demanda

pas moins d'aller le voir à son atelier de Balbec, invitation qui ne s'adressa pas à Saint-Loup ... » Le

voyage que lui offrent les tableaux entre lesquels ils déambulent, est embelli par la présence de la

femme d'Elstir. Elle apparaît donc pour

la première fois dans La Recherche, et

complète le décor artistique du roman et

le parcours initiatique du narrateur. Elle

ressemble à Gabrielle Renard, modèle

préféré d'Auguste Renoir dès 1900.

Elstir se passionne pour les courses de

chevaux. L'une des descriptions qu'il en

fait suggère très précisément les

tableaux d'Edgar Degas, représentants

des courses semblables.

« D'abord cet être particulier, le

jockey, sur lequel tant de regards sont

fixés [...] dans sa casaque éclatante, ne

faisant qu'un avec le cheval caracolant

qu'il ressaisit, comme ce serait

intéressant de dégager ses mouvements

Edgar DEGAS, Le faux départ, huile sur panneau

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