Proust à Cabourg - Quatrième édition
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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spectacle. Je ne peux pas réciter Marcel Proust de manière linéaire, car il y a énormément de rythme,
de nuances ... il y a un esprit derrière tout cela ! Les phrases sont longues parce que les personnages se
déplacent dans la phrase. Il y a un mouvement, un flux, un rythme. La phrase se déroule comme un
film. Il faut insuffler dans ce déroulement une énergie. Les personnes qui ont du mal à lire Proust
n’arrivent pas à insuffler une énergie dans la phrase, dans leur lecture. Evidemment, les personnages
restent à plat. Il faut faire vivre tout cela dans son imaginaire. C’est ce que dit Maurice Blanchot, « le
livre supérieur ». Il faut aller vers le livre qui vit, qui bouge, qui est nourri, qui a de la chair, du corps,
un souffle et une inspiration. C’est pour moi très important. Avec Proust, le spectateur devient artiste.
Raphaël : Il y a donc un travail sur le texte et la respiration ?
Eric Chartier : Oui, il y a toute une recherche qui s’est faite, qui s’est améliorée au fil des années. Cela
prend des années de travailler sur Proust, ce n’est jamais fini. Proust est éternel, il touche à l’universel
dans l’espace et dans le temps.
Léopold : Comment établissez-vous vos coupes ?
Eric Chartier : J’ai fait le choix d’interpréter le texte seul pour ne pas déstructurer l’écriture. Lorsque je
fais quelques coupures, je veille à ne pas casser le narratif. J’ai choisi de mettre en valeur la tante
Léonie, car c’est Proust en personne, qui se moque de lui-même et puis parce qu’il y a une espèce de
charme de la France d’autrefois, une espèce de poésie qui s’attache à la nature, au calme d’un village,
un ensemble de choses que j’ai connu personnellement, étant plus jeune que vous (Il sourit). C’est une
sorte d’archétype de la France. Ce village pourrait être n’importe où. C’est ce qui fait rire le public, car
on a connu cet esprit des villages. Les clochers de Martinville, par exemple, c’est du cinéma, des plans
de cinéma.
Léna : Avez-vous déjà joué À l’ombre des jeunes filles en fleurs ?
Eric Chartier : Non, car cela me prend du temps d’apprendre de nouveaux textes. J’ai joué mon
premier spectacle en 1983. C’était brut de coffrage, à l’époque. C’était se lancer dans quelque chose
d’incroyable. Je me suis aperçu que les gens éclataient de rire. Je n’en revenais pas, je n’aurais jamais
soupçonné que j’aurai pu produire des effets aussi comiques comme ça. J’étais stupéfait. Je n’étais pas
aussi affiné que maintenant !
Raphaël : Est-ce difficile de trouver de nouveaux textes qui, à l’oral, font écho ?
Eric Chartier : J’ai interprété de nombreux textes de Bossuet, Julien Gracq, Marcel Aymé, le Cardinal
de Ré, Balzac ... J’ai essayé d’avoir une panoplie complète de l’histoire de la littérature, mais encore
aujourd’hui je trouve des choses nouvelles. Il me reste encore Zola. Tant que l’auteur est talentueux,
c’est toujours passionnant à réciter.
* En 2019, Eric Chartier
reprend l’œuvre de Bossuet et
d’Elie Faure dans De la
résurrection à Notre-Dame à
la comédie Saint-Michel.
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