Proust à Cabourg - Quatrième édition
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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Le passage se termine sur un retour à l’atelier de l’artiste, dans la réalité d’un lieu. Les antithèses
« les tièdes glacis » et « la pénombre étincelante », montrent une confusion dans l’esprit du narrateur
après qu’il s’est plongé dans le tableau. Cela indique un retour à la réalité telle qu’elle apparaît aux
hommes ordinaires, ceux qui ne sont ni artistes, ni poètes. Baudelaire définit ce retour à la trivialité
comme faisant partie du « Spleen » opposé à « l’Idéal » et concerne donc le bas, et les hommes. Mais
si ce retour à la réalité peut-être un peu abrupt, le port de Carquehuit constitue une sorte de mise en
abyme : c’est une œuvre dans l’Œuvre.
C. La phrase proustienne
Au cœur des mots.
« Si j’avais vos dispositions, je crois bien que j’écrirais du matin au soir » dit Saint-Loup au
narrateur. Proust a bel et bien appliqué cet adage. Durant les sept étés qu’il passe à Cabourg, il écrit
beaucoup. « En 1908, Proust a écrit quatre-vingts pages. En 1912, il aura écrit trois tomes » précise
Jean-Paul Henriet, enthousiaste.
Les manuscrits de Marcel Proust sont, indéniablement, des documents rares et exceptionnels. Des
pages et des pages, faites d’anecdotes et de souvenirs. Aujourd’hui conservés à la Bibliothèque
Nationale de France, ils sont généralement constitués d’une feuille ajournée de corrections, écrites sur
des bandes de papier pouvant mesurer plusieurs dizaines de centimètres. Proust superposait ses idées et
ajoutait sans cesse des détails. Il devait sans cesse avoir en tête la structure générale.
LA PHRASE PROUSTIENNE
Marcel Proust superposait ses idées et ajoutait sans cesse des détails.
Le phrasé de Marcel Proust reste célèbre dans le monde entier. Sa phrase la plus longue, écrite
dans Sodome et Gomorrhe, compte 823 mots. Jean-Yves Tadié, spécialiste de l’auteur, précise que
« Pour que la phrase soit “ proustienne”, il faut qu'elle soit construite à la manière latine, c'est-à-dire
structurée, qu'elle comporte des images poétiques, des éléments comiques et des éléments de
connaissance. Y parvenir n'est pas aisé. La longueur des phrases n'a rien à voir avec le style
proustien. On trouve chez lui de très belles phrases courtes, dont certaines ressemblent à des maximes
du XVII ème siècle. » Il ne faut donc pas se fier au nombre de mots mais comprendre l’agencement de la
phrase proustienne. C’est d’ailleurs ce à quoi nous invite Eric Chartier, comédien que nous avons
rencontré (lire page suivante).
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