Proust à Cabourg - Quatrième édition
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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III. Une œuvre impressionniste
Où l’on découvre que Marcel Proust, en plus d’être un écrivain, est un peintre
impressionniste au phrasé si particulier.
Il n'est pas nécessaire de considérer À l’ombre des jeunes filles en fleurs comme une peinture pour
pouvoir affirmer qu'il s'agit d'une œuvre impressionniste. Marcel Proust nourrit son œuvre des
principes artistiques qui lui ont été donnés d'étudier pour Le Figaro ou pour ses écrits sur Ruskin. Il
devient très rapidement sensible à l'art, sous toutes ses formes et à travers toutes les thématiques. La
rencontre d'artistes comme Reynaldo Hahn, Alexander Harrison, Edouard Vuillard, … qui deviendront
ses amis, l’inspire.
Proust acquiert une culture et un savoir qui lui permet de jongler avec les différents arts et les
différents sens. Il n'attend pas longtemps avant de se lancer dans la rédaction de La Recherche, dans
laquelle une seule règle demeure : écrire et décrire les impressions, les mêler et les superposer. En cela,
Proust est un écrivain impressionniste qui privilégie la furtivité du temps, les nuances de la lumière, et
les sensations qui en découlent. Il applique diverses couches, reprend et enrichit sans abîmer l’œuvre
originale.
En bon Impressionniste, Proust use de synesthésies pour associer des sens entre eux, et des thèmes
comme l'homme, la nature, et les femmes aux larges ombrelles. Intéressons-nous donc à cet aspect et
tentons de voir autrement À l’ombre des jeunes filles en fleurs.
A. Elstir, un artiste proustien inspiré des Impressionnistes normands
« Déjà deux ou trois fois dans le restaurant de Rivebelle, nous avions, Saint-Loup et moi, vu venir
s'asseoir à une table quand tout le monde commençait à partir un homme de grande taille, très musclé,
aux traits réguliers, à la barbe grisonnante, mais de qui le regard songeur restait fixé avec application
dans le vide. Un soir que nous demandions au patron qui était ce dîneur obscur, isolé et retardataire :
“Comment, vous ne connaissiez pas le célèbre peintre Elstir ? ” nous dit-il. »
C'est dans le petit restaurant habituel que Saint-Loup et le narrateur rencontrent Elstir, « le célèbre
peintre » installé à Cabourg. Cet épisode fait écho à la rencontre du peintre Alexander Harrison par
Proust et son ami Reynaldo Hahn à Beg-Meil, en 1895.
QUAND LA LITTÉRATURE RENCONTRE LA PEINTURE ...
Elstir est phonétiquement inspiré par Whistler et Helleu. Ces deux peintres sont des modèles
artistiques et spirituels pour ce personnage intrigant. Proust ajoute à cela des consonances orientales,
que l'on retrouve dans les Mille et une Nuits, dans les Lettres persanes ou plus simplement, dans le
nom de Balbec. Monsieur Swann fait allusion à ce peintre dans le premier volume, et lorsque Saint-
Loup demande l'identité de cet homme « au regard songeur » au narrateur, c'est dans ces termes qu'il
le qualifie : « C’est un ami de Swann, et un artiste très connu, de grande valeur ».
En réalité, les deux amis, intrigués par cette figure célèbre tapie dans l'ombre, vont le découvrir
plus en détail. D'abord par le détour d'une lettre, écrite sur la table du restaurant et apportée par un
serveur auprès de l'artiste ; ensuite par l'intérêt de ce dernier porté à ces deux jeunes curieux : les trois
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