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Proust à Cabourg - Quatrième édition

Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com

Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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protagonistes se présentent finalement. Elstir est un peintre de son temps, empruntant folie et

sensibilité à ses congénères, et qui s'est fait connaître grâce aux Salons. Ces expositions privées tenues

chez des particuliers réunissaient toute la bourgeoisie et aristocratie ayant un goût pour l'art. En y étant

exposés, les artistes pouvaient se faire un nom et ainsi, rencontrer de futurs commanditaires. Ces

salons sont issus de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture, crée sous l'Ancien Régime. C'est

dans les Salons des Verdurin, famille amie de celle du narrateur, qu'Elstir est arrivé sur la scène

artistique en se donnant un nom d'artiste : Monsieur Biche (ou Tiche dans certaines versions).

Notons que dans les premières versions de La Recherche, Elstir devait se nommer Bergotte. En

1895, le jeune Marcel commençait la rédaction de Jean Santeuil, un livre de jeunesse qu'il n'achèvera

jamais et dans lequel il pose les jalons narratifs de La Recherche. Après mûre réflexion, Proust décide

d'en faire deux personnages distincts. Le peintre se nomme désormais Elstir, quant à Bergotte, il

devient la représentation vivante de la fibre littéraire de l'artiste. Un écrivain que le narrateur apprécie

tout particulièrement, à la différence de Monsieur de Norpois (Autour de Mme Swann, dans À l’ombre

des jeunes filles en fleurs).

ELSTIR, PLUSIEURS ARTISTES EN UN

Elstir est exotique. Son langage familier, son atelier dépaysant, ses bonnes manières et ses gestes

délicats oubliés du faubourg Saint-Germain, son regard sur les femmes et sur l'art sont autant de traits

inattendus qui forment ce personnage.

Il incarne parfaitement la figure du peintre, à ceci qu'il emprunte à Vermeer, inégalable aux yeux

de Proust, son talent et sa créativité sans cesse renouvelée ; il emprunte à des dizaines d'autres peintres,

français pour la plupart, leur réflexion sur l'art et leur touche impressionniste. A lui seul, Elstir

immortalise en littérature tout un courant pictural, allant de l'artiste à l’œuvre elle-même. Ces peintres

impressionnistes, en plus de Whistler et Turner, dont s'est inspiré le père de La Recherche pour son

personnage, sont multiples : Claude Monet, Auguste Renoir, Edouard Manet, Eugène Boudin, et peutêtre

Camille Pissarro.

Dans l'atelier de l'artiste, à Balbec, le

narrateur découvre les différentes toiles inscrites

dans plusieurs thématiques ou genres picturaux. Il

se penche sur des aquarelles à sujet

mythologique, qu'il retrouve dans Le Côté de

Guermantes, troisième volume de La Recherche.

Parmi ces œuvres, on trouve des paysages

symbolistes et orientalistes. Ces pages ont été

écrites lorsque Proust s'intéressait à l'orientalisme

de Gustave Moreau, célèbre peintre français, qu'il

découvre en faisant des recherches pour la

rubrique artistique qu'il tient dans Le Figaro.

Tout comme Ruskin, pour lequel Proust se

passionne, Moreau est célébré par l'écrivain,

notamment dans Notes sur le monde mystérieux

de Gustave Moreau.

Gustave MOREAU, L’Apparition, mythe de

Salomé, 1876

Gustave Moreau

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