Proust à Cabourg - Quatrième édition
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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Depuis le hublot de sa chambre, Marcel
Proust admire la mer, qui le fascine (voir
III.3). Illustration de Jacques Falce.
Il est amusant de constater que ce mobilier est
reconstitué dans la « Chambre du souvenir ». Chaque
année, des centaines de clients choisissent ainsi de dormir
dans la reproduction du lit en fer forgé de Marcel Proust,
agrandi pour correspondre aux standards actuels. Pourtant,
le romancier n’a jamais dormi dans cette chambre. Celle où
il a le plus longtemps résidée et d’où il voyait la mer est
aujourd’hui un fumoir. Il décrit d’ailleurs, dans À l’ombre
des jeunes filles en fleurs, ces moments où il observe la mer
à travers le hublot : « Mais le lendemain matin ! [...]
[Q]uelle joie [...] de voir dans la fenêtre et dans toutes les
vitrines des bibliothèques comme dans les hublots d’une
cabine de navire, la mer nue, sans ombrages et pourtant à
l’ombre sur une moitié de son étendue que délimitait une
ligne mince et mobile, et de suivre des yeux les flots qui
s’élançaient l’un après l’autre comme des sauteurs sur un
tremplin » Ces paysages, Proust les discernent
principalement de nuit, car l’écrivain dort le jour.
LES HABITUDES DE MARCEL PROUST
La vie de Marcel Proust au Grand-Hôtel s’organise d’une façon assez exceptionnelle. « On lui fait
la chambre, on aère, l’air est sain et il dispose d’un cabinet de toilette. A cause de son asthme, son
train de vie est décalé. Il ne dort pas la nuit, où ses crises sont les plus aigües et les plus terribles,
mais le jour » explique Jean-Paul Henriet. C’est à Cabourg que Proust écrira ses plus grandes pages,
notamment celles de Guermantes.
« Sur sa vie enfermée à Cabourg, il nous a fourni un témoignage mêlé de contradictions. Il est
beaucoup sorti en 1907, un peu en 1908. Ensuite on sait qu’il resta de plus en plus dans sa chambre,
se levant de plus en plus tard d’année en année. En 1911, pendant plus de deux mois et demi, il n’est
pas sorti de l’hôtel, ce qui est presque incroyable et cependant exact. Par la suite, et surtout en 1912,
il vécut dans une réclusion moins absolue et un peu moins mystérieuse qu’à Paris. » écrit Christian
Péchenard dans Proust à Cabourg. Dès 1908, le romancier a consigné dans ses carnets de nombreuses
notes sur Cabourg, ce qui peut expliquer la diminution de la fréquence de ses sorties les années
suivantes.
Car l’auteur a un emploi du temps atypique. Il se lève tard, vers dix-sept heures et passe ses
soirées à jouer au baccara et à perdre de grandes sommes d’argent au casino. Puis il rentre, souvent
tard, alors que seul une réceptionniste veille dans le hall du Grand Hôtel.
Gimpel, le marchand de tableau, raconte que son ami remontait vers minuit dans sa chambre, pour
« jouer aux dames avec ses domestiques ». L’expression pourrait faire sourire si elle n’engendrait pas
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