Proust à Cabourg - Quatrième édition
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande. --------------------------------------------------------------------------------------------- Retrouvez l'édito et commentez cette publication sur notre site internet ➟ https://proustacabourg.weebly.com
Après plus de 850 lectures sur la version précédente, nous sommes très heureux de vous proposer la quatrième édition révisée de notre dossier (TPE) Proust à Cabourg, portant sur la relation entre le célèbre écrivain et la station normande.
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Octave, neveu des Verdurin - famille froide organisant des salons parisiens -, en villégiature à
Balbec, traite Madame de Villeparisis d’ « arriviste » ! Cette femme aisée l'insupporte car, selon lui,
son humilité et son amabilité sont une façade. Pourtant sa bonté est sincère. Le narrateur n'en doute pas
et la loue notamment dans l'extrait suivant, où il dépeint les habitudes affectueuses de cette femme
« moderne » : « Et par là – tout autant que la splendeur aveuglante de la plage, que le flamboiement
multicolore et les lueurs sous-océaniques des chambres, tout autant même que les leçons d'équitation
par lesquelles des fils de commerçants étaient déifiés comme Alexandre de Macédoine – les amabilités
quotidiennes de Mme de Villeparisis, et aussi la facilité momentanée, estivale, avec laquelle ma grandmère
les acceptait, sont restées dans mon souvenir comme caractéristiques de la vie de bains de mer. »
Robert de Saint-Loup
Intéressons-nous à présent à Robert de Saint-Loup-en-Bray, un
personnage proustien original. Neveu du baron de Charlus, il fait
donc partie de la très haute aristocratie parisienne. Robert de Saint-
Loup fait des études pour intégrer la Cavalerie de Saumur dans la
capitale.
La rencontre (lire page 50) entre le narrateur et ce personnage est
fondamentale. Saint-Loup est introduit par une description physique
purement proustienne, et non pas par une rencontre directe. Dans les
lignes qui suivent cette rencontre, il est présenté par Madame de
Villeparisis. Mais Saint-Loup fait d’abord très mauvaise impression
auprès du narrateur « quelle déception j'éprouvai les jours suivants
... » La beauté, l’air hautain et l’insolence remarquable du « jeune
lion » vont bientôt s’effacer au profit d’un personnage plus
sympathique. Et en apprenant à se connaître mutuellement, les deux
jeunes hommes deviennent de grands amis : « Il fut bien vite convenu
entre lui et moi que nous étions devenus de grands amis pour toujours,
Robert de Saint-Loup, par
David Richardson.
et il disait « notre amitié » comme s'il eût parlé de quelque chose d'important et de délicieux qui eût
existé en dehors de nous-mêmes et qu'il appela bientôt – en mettant à part son amour pour sa
maîtresse – la meilleure joie de sa vie. » (À l'ombre des jeunes filles en fleurs)
Saint-Loup évoque sa maîtresse qu'il adorerait présenter au narrateur, même s'il ne trouve aucune
occasion, comme s'il voulait en réalité la cacher : « mais il n'avait jamais voulu me montrer sa
photographie, me disant : « D'abord ce n'est pas une beauté, et puis elle vient mal en photographie, ce
sont des instantanés que j'ai faits moi-même avec mon Kodak et ils vous donneraient une fausse idée
d'elle ». Saint-Loup est un séducteur qui, avant de rencontrer Rachel, a usé pleinement de ses charmes
auprès de la gente féminine mais aussi auprès d’hommes. Les bains de mer sont aussi le lieu de
débauche que se refusent à admettre certains, où les plaisirs charnels sur fond marin naissent dans les
bars et les hôtels. « Avant qu'il eût fait la connaissance de sa maîtresse actuelle, il avait en effet
tellement vécu dans le monde restreint de la noce, que toutes les femmes qui dînaient ces soirs-là à
Rivebelle et dont beaucoup s'y trouvaient par hasard, étant venues au bord de la mer, certaines pour
retrouver leur amant, d'autres pour tâcher d'en trouver un, il n'y en a guère qu'il ne connût pour avoir
passé – lui-même ou tel de ses amis – au moins une nuit avec elles. »
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