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Edmond Sacré Portret van een stad - Gent Cultuurstad vzw ...

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D’Hoy se sont penchés sur ses espaces urbains.<br />

D’Hoy a également réalisé une fascinante série de<br />

vues stéréoscopiques qui, à l’instar des instantanés,<br />

évoquent l’animation intense des rues — une approche<br />

qui se retrouve dans les œuvres du photographe<br />

amateur Arnold Vander Haeghen, actif à la<br />

fin du siècle.<br />

« UN VIRTUOSE DE<br />

LA PLAQUE SENSIBLE » :<br />

la technique photographique<br />

Storm Calle — Bruno Notteboom<br />

Sur le plan de la technique photographique, <strong>Edmond</strong><br />

<strong>Sacré</strong> se montre attiré par l’expérimentation tout<br />

en restant perfectionniste. Il utilise principalement<br />

des négatifs sur plaques de verre qui lui permettent<br />

de travailler relativement rapidement et avec un<br />

maximum de mobilité. Il laisse cependant peu de<br />

choses au hasard en matière de composition d’image<br />

et de finition du négatif. Pour les tirages, <strong>Sacré</strong> recourt<br />

à des impressions photomécaniques (impression<br />

à l’albumine, collotypie et impression à la gélatine<br />

argentique) et à des procédés à pigmentation<br />

(impression à la gomme bichromatée et au charbon).<br />

Il applique principalement les procédés photomécaniques<br />

aux paysages urbains, aux photographies<br />

d’architecture et aux intérieurs, alors qu’il réserve<br />

les procédés à pigmentation à la partie de son<br />

travail à ses yeux plus artistique et aux portraits.<br />

Les procédés pigmentaires autorisent des images<br />

au rendu plus doux, avec de grandes possibilités<br />

de gradations dans les gris. Plusieurs contributions<br />

au magazine de l’Association belge de Photographie<br />

nous apprennent que pour cette facette de son travail,<br />

l’expérimentation en matière technique s’avère<br />

peut-être aussi importante que ses ambitions artistiques.<br />

En fonction du sujet et du lieu, <strong>Sacré</strong> utilise<br />

également différentes sortes d’appareils : à soufflet<br />

(appareils de voyage, appareils d’atelier ou ceux<br />

destinés aux cartes de visites) et sans soufflet pour<br />

les portraits de format cabinet. Enfin, <strong>Sacré</strong> accorde<br />

une grande attention à la présentation de ses tirages,<br />

comme en témoignent ses jeux de signature et<br />

certaines bordures décoratives.<br />

UNE VILLE ENTRE<br />

PASSÉ ET PROGRÈS<br />

Birgit Cleppe<br />

Cette contribution souhaite aller au-delà d’un aperçu<br />

sommaire des ambitieux ouvrages d’assainissement<br />

et d’infrastructures menés dans et autour de Gand.<br />

Elle souhaite évoquer aussi la prise de conscience<br />

croissante du fait que la constitution d’une mémoire<br />

et la prise en considération de l’héritage historique<br />

gantois sont des questions cruciales. La ville de<br />

Gand dans laquelle œuvre <strong>Sacré</strong> est en effet une<br />

ville ambiguë. Tout en a<strong>van</strong>çant à un rythme soutenu,<br />

elle semble en même temps perpétuellement<br />

regarder vers le passé. Sans cesse da<strong>van</strong>tage ensevelie<br />

sous un amoncellement confus de grands et de<br />

[248]<br />

petits projets de construction et d’adaptations de<br />

ses infrastructures, Gand voit l’éclosion d’une élite<br />

intellectuelle influente qui se soucie désormais de<br />

son patrimoine historique. La plupart sont membres<br />

— ou proches — de la Stedelijke Commissie<br />

der Monumenten en Stadsgezichten, tout comme<br />

<strong>Sacré</strong> lui-même qui a eu la Commission pour commanditaire.<br />

L’écart entre une volonté débridée de<br />

progrès et l’obsession maladive de la reconstitution<br />

d’un patrimoine historique atteindra son apogée<br />

avec l’Exposition universelle de 1913. Le Gand de<br />

<strong>Sacré</strong> est alors profondément transformé. Si la<br />

Commission s’est consacrée en première instance<br />

à protéger les traces du passé gantois des assauts<br />

de la modernité, ces mêmes traces semblent de plus<br />

en plus en plus souvent extraites de leur contexte<br />

dans les dernières années de la vie de <strong>Sacré</strong>, introduisant<br />

ainsi la modernité, tel un cheval de Troie,<br />

au cœur même du paysage urbain historique.<br />

EDMOND SACRÉ,<br />

PHOTOGRAPHE DE GAND<br />

Dirk Lauwaert<br />

Dans ce chapitre, le commissaire de l’exposition<br />

Dirk Lauwaert fait part de ses observations sur la<br />

« production tourbillonnante » de <strong>Sacré</strong>, qui apparaît<br />

comme LE photographe du Gand de son temps.<br />

<strong>Sacré</strong> est a<strong>van</strong>t tout un photographe commercial,<br />

un membre de la classe moyenne. Ceci vaut aussi<br />

bien pour ses portraits — à l’instar d’un coiffeur, il<br />

se doit de proposer une image flatteuse — que pour<br />

ses photographies de la ville. Le travail de <strong>Sacré</strong><br />

participe d’ailleurs d’une longue tradition en<br />

matière de façonnement d’une imagerie urbaine.<br />

Da<strong>van</strong>tage encore que les instances officielles, c’est<br />

la ville elle-même, avec ses monuments historiques,<br />

qui est impérativement en demande d’images, de<br />

ces images-là et non d’autres, de ce point de vue-là<br />

et non d’un autre. <strong>Sacré</strong> réalise ses clichés dans<br />

la lignée d’une forme ancienne, déjà établie dans<br />

le domaine de la gravure. En même temps, la cité<br />

en mutation rend également possibles de nouveaux<br />

points de vue. L’Exposition universelle de 1913<br />

constitue un moment déterminant pour l’aménagement<br />

du centre historique et pour les images de la<br />

ville qui feront le tour de la planète. <strong>Sacré</strong> y était,<br />

et il est l’auteur de l’image ultime, celle qui résume<br />

la ville de Gand : l’enfilade de tours vue depuis le<br />

pont Saint-Michel. La photographie a constitué un<br />

instrument essentiel dans la construction d’une<br />

conscience historique — fausse ou non. Mais <strong>Sacré</strong><br />

a fait da<strong>van</strong>tage que portraiturer la bourgeoisie et<br />

les monuments. Il a également mis en images l’« architecture<br />

ordinaire », les maisons anciennes toujours<br />

plus rares dans le paysage urbain, de même que la<br />

périphérie, le port, la vie citadine. <strong>Sacré</strong> a enregistré<br />

l’image de la ville avec les moyens dont dispose le<br />

photographe : le point de vue de la caméra, le traitement<br />

des négatifs, le cadrage. Et s’il est un photographe<br />

dirigé par ses commanditaires et l’époque<br />

dans laquelle il s’inscrit, durant la quarantaine<br />

d’années au cours de laquelle il a œuvré dans la

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