EUCOR Sommeruniversität in den Umweltwissenschaften ...

dʼatteindre ainsi une plus grande participation et un
soutien plus important de la part des habitants.
3.2 Risques et opportunités
Arnaud Schwartz, Lauterbourg
En guise de préambule, il convient de rappeler que la
présentation des principaux risques et opportunités
liés au projet nous demande de nous projeter dans
lʼavenir. Nous allons tout dʼabord étudier les risques, en
commençant par ceux dʼordre écologique : il sʼagit en
lʼoccurrence tout simplement du risque de ne pas atteindre
lʼobjectif fixé initialement, cʼest-à-dire, celui de la mise
en réseau des espaces naturels ciblés initialement.
Du point de vue économique, le risque majeur réside
dans une éventuelle sous-estimation, voire dans une
absence de prise en compte de futurs coûts dʼentretien.
En effet, plutôt que de laisser la nature évoluer par ellemême
dans le temps, les porteurs du projet, en adoptant
une approche qui est plutôt celle du « jardinier de la
nature », devront ré-intervenir au fur et à mesure pour
maintenir certains écosystèmes dans leur état actuel, de
façon quelque peu artificielle et donc économiquement
coûteuse. Enfin, du point de vue social et en ce qui
concerne les acteurs directement impliqués dans le
projet, si celui-ci nʼaboutissait pas, ce serait un échec qui
risquerait momentanément de ralentir les processus de
coopération. Il convient toutefois dʼêtre prudent et mesuré
à ce sujet, car cʼest un échec qui serait, somme toute
relatif et qui aurait, à mon avis, des impacts limités aux
personnes porteuses du projet. Par ailleurs, concernant les
règles dʼutilisation des fonds Interreg, il faut souligner
que ceux-ci ont vocation avant tout à mettre en œuvre des
projets transfrontaliers pérennes sans renouvellement de
soutien européen. Donc, si cette action-là sʼarrêtait après
ce projet INTERREG III-A sans fournir les moyens de
maintenir le réseau dʼécosystèmes créé, il serait permis
de dire que finalement ce projet nʼaurait été quʼun alibi
permettant aux co-financeurs de dire « nous faisons
de la coopération transfrontalière dans le domaine de
lʼenvironnement ».
En somme, il serait alors également permis de se
demander sʼil ne sʼagissait pas là dʼune couverture pour
réaliser des projets qui auraient pu lʼêtre de façon séparée
dans chacun des trois territoires. Ces dernières remarques
sont essentielles, car éthiquement, mais aussi légalement,
les acteurs qui débutent un projet grâce aux concours
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communautaires INTERREG sont censés sʼengager sur
la voie dʼune coopération durable. Nous allons à présent
étudier les chances, les opportunités qui se profilent
grâce à ce projet. Les opportunités sont tout dʼabord
dʼordre écologique. Celles-ci sont essentiellement liées
à lʼélargissement et au renforcement des écosystèmes
concernés. De ce point de vue là, le fait de coopérer
dès à présent et peut-être à lʼavenir sur des thématiques
semblables représente une grande chance pour la nature
toute entière y compris les humains.
En outre, la mise en réseau des écosystèmes favorise,
entre autres, la mobilité des espèces. Ceci est le premier
but en termes de fonctionnalité, parce quʼune chance
est offerte aux espèces végétales ou animales de se
déplacer et donc dʼune part dʼaugmenter les opportunités
de trouver nourriture ou lieu de vie, et dʼautre part
dʼaccroître les chances de brassage génétique, ce qui
permet de renforcer la population existante et dʼassurer
une certaine stabilité pour celle-ci. Par ailleurs, un
troisième point, en termes de mobilité des espèces, réside
dans les chances de réapparition et dʼaccroissement de
populations rares et extérieures aux milieux actuels. La
mise en réseau dʼespaces naturels permettra aussi peutêtre,
par la création dʼun écosystème globale plus vaste, la
vie dʼanimaux qui ont besoin dʼune superficie plus grande
que celle actuellement disponible et pour lʼheure non
reliée.
Comme nous avons pu le remarquer dans la Petite
Camargue Alsacienne, le fait de réactiver certaines
semences qui se trouvent en profondeur, permet aussi de
faire réapparaître des plantes qui nʼétaient plus présentes.
Ainsi, les travaux de renaturation présentent eux aussi
certaines opportunités non négligeables. Le savoir-faire,
acquis dans le cadre de ce projet-phare est en soi une
opportunité formidable pour initier dʼautres actions dans
le futur. De plus, il sʼagit là non seulement de savoir-faire
en termes de restauration et de mise en liaison de biotopes,
mais aussi de connaissances scientifiques regroupées au
sein dʼune base de données qui permettra de faire un suivi
des populations animales et végétales à lʼavenir.
Du point de vue économique, les opportunités
qui sʼoffrent à nous sont elles aussi très importantes.
Elles concernent la mobilisation de nouvelles sources
de financement et la restructuration des sources de
financement actuelles au-delà de 2005, qui est lʼannée à
laquelle le projet prendra fin. De nouvelles perspectives et
opportunités sʼouvriront donc à notre regard et permettront
de faire émerger de nouvelles vocations de la part des
financeurs. Dʼautre part, selon nous et en lien avec ce qui