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journal of european integration history revue d'histoire de l ...

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Book reviews – Comptes rendus – Buchbesprechungen 123<br />

Guiliana LASCHI. – L’agricoltura italiana e l’integrazione europea.<br />

Bern, Peter Lang AG, 1999, 350 p. – ISBN 3-906762-37-8. – 47,00 SFr.<br />

Le livre analyse les positions italiennes face à l’intégration agricole européenne, <strong>de</strong><br />

l’après-guerre jusqu’au début <strong>de</strong>s années soixante. Une attention particulière est vouée à<br />

trois moments essentiels: les pourparlers pour l’Union Douanière italo-française, le projet<br />

<strong>de</strong> pool vert et les négociations en rapport avec la Politique Agricole Commune <strong>de</strong> la CEE.<br />

Giuliana Laschi commence son travail en brossant un tableau détaillé <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong><br />

l’agriculture italienne, tant du point <strong>de</strong> vue purement économique et organisationnel que du<br />

point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s principales interventions du gouvernement <strong>de</strong> Rome pendant la pério<strong>de</strong> en<br />

question. De cette analyse il ressort d'emblée – la suite du livre en témoigne à merveille –<br />

que l'un <strong>de</strong>s principaux obstacles à l’efficacité <strong>de</strong> l’action italienne au cours <strong>de</strong>s négociations<br />

européennes est à chercher dans la politique d'un gouvernement qui considère l’agriculture,<br />

non pas comme un secteur <strong>de</strong> production au sens économique du terme, mais plutôt comme<br />

«un utile domaine d’action politique et électorale»!<br />

L’auteur indique en effet dès les premières pages, les trois motivations essentielles qui influencèrent<br />

les positions <strong>de</strong>s gouvernements italiens au cours <strong>de</strong>s divers pourparlers: la nécessité <strong>de</strong> ne<br />

pas rester isolés économiquement <strong>de</strong> l'Europe naissante, le choix <strong>de</strong> collaboration politique dans<br />

le champ occi<strong>de</strong>ntal et la volonté politique <strong>de</strong> maintenir l’agriculture dans un état d’assistance<br />

afin <strong>de</strong> pouvoir exercer sur la société rurale un contrôle électoral. Avec ces bases, décidément en<br />

désaccord entre elles, il <strong>de</strong>vient facile <strong>de</strong> comprendre le comportement «schizophrénique» <strong>de</strong>s<br />

délégations dépêchées par Rome dans les différentes négociations.<br />

C’est à partir <strong>de</strong>s premières discussions sur l’Union Douanière avec la France, commencées<br />

en 1947, qu’on peut observer <strong>de</strong>ux constantes dans l’attitu<strong>de</strong> italienne. La première consiste en<br />

la priorité assignée au facteur politique sur l’élément économique en matière d’intégration<br />

européenne: bien que l’Union eût entraîné d'éventuels effets négatifs, surtout par le fait que les<br />

<strong>de</strong>ux pays présentaient presque les mêmes productions excé<strong>de</strong>ntaires, personne en Italie ne mit<br />

jamais en question la participation à l’Union. La différence avec ce qui se passait en France à<br />

suite <strong>de</strong> la forte opposition manifestée par les agriculteurs ne saurait être plus nette! La<br />

<strong>de</strong>uxième constante transparaît à travers les tentatives d’utiliser l’intégration comme une sorte<br />

<strong>de</strong> «soupape <strong>de</strong> sécurité» pour résoudre le chômage intérieur moyennant une forte politique <strong>de</strong><br />

migrations: la liberté <strong>de</strong> circulation <strong>de</strong>s travailleurs fut, en effet, un <strong>de</strong>s points constamment<br />

soutenus par les représentants italiens au cours <strong>de</strong> toutes les négociations européennes durant<br />

cette pério<strong>de</strong>. Tout ceci montre comment les questions proprement agricoles restèrent à<br />

l'arrière-plan dans les préoccupations <strong>de</strong>s plénipotentiaires du gouvernement <strong>de</strong> Rome. Ce fait<br />

contribue d'ailleurs à expliquer une troisième caractéristique qui se présenta déjà <strong>de</strong>s temps du<br />

projet d’Union Douanière et qui aura un grand poids aussi au cours <strong>de</strong>s phases suivantes: «le<br />

déplorable défaut <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s délégations italiennes».<br />

Une situation analogue se retrouve aussi au moment <strong>de</strong>s négociations pour le pool vert,<br />

aggravée par le fait que les membres du gouvernement étaient partagés sur certaines questions<br />

importantes du plan. Alors que le ministre <strong>de</strong> l’Agriculture Fanfani, tout en ayant<br />

accepté le projet français du pool, exprima <strong>de</strong>s positions nettement contraires sur quelques-uns<br />

<strong>de</strong>s aspects fondamentaux, le Prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong>s ministres De Gasperi, porteur<br />

d’un intérêt strictement politique, y était décidément plus favorable. Ces divergences<br />

donnèrent lieu non seulement à <strong>de</strong> fortes perplexités <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s autres pays, mais elles<br />

causèrent aussi <strong>de</strong> sérieux problèmes aux négociateurs italiens, qui soulignèrent le fait que<br />

les positions <strong>de</strong> Fanfani, hostiles à l’institution d’une Haute Autorité sur le modèle <strong>de</strong> la<br />

CECA et à une communauté agricole limitée à six pays, fussent en contradiction avec la<br />

politique européenne italienne dans son ensemble. L’interprétation <strong>de</strong> l’auteur est que la<br />

crainte <strong>de</strong>vant l’impact <strong>de</strong> la concurrence étrangère sur la faible agriculture sous-équipée <strong>de</strong><br />

la péninsule poussait les autorités italiennes à «soutenir toujours la thèse extrême, en espé-

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