journal of european integration history revue d'histoire de l ...

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rant de n’obtenir rien». Il s’agissait, donc, «de la seule façon considérée possible pour rester
dans la politique européenne, en cherchant à la fois de reculer cette intégration agricole qui
était jugée avoir beaucoup d’effets négatifs sur l’économie italienne, et de remettre à une
date ultérieure, le moment de l’activation, la confrontation avec les problèmes réels».
Si l’échec du pool vert permit de retarder le dénouement des problèmes, ceux-ci se présentèrent
de nouveau avec le Traité de Rome et la naissance de la Politique Agricole Commune. L’instabilité
gouvernementale et l’absence de directives claires obligèrent encore une fois la délégation italienne
de travailler au Comité Spaak presque sans aucune supervision de l’exécutif. A la conférence de
Stresa (juillet 1958) où les grandes lignes de la PAC commencèrent à être définies, la trop récente
constitution du nouveau gouvernement ne permit pas au ministre de l’Agriculture Ferrari Aggradi
de jouer un rôle actif. A y ajouter que la majorité de ses assistants n’étaient pas suffisamment au
courant, on comprend aisément pourquoi l’Italie fut de tous les participants à la conférence le seul
pays qui n’arriva pas à présenter un mémorandum sur les problèmes de l’agriculture nationale.
Enfin, la particulière et constante attention portée par le gouvernement à l’aspect politique
de l’intégration provoqua un désintérêt substantiel des organisations sectorielles. Ce
désintérêt contribua à son tour à affaiblir l’efficacité de l’Italie aux négociations. Le résultat
en fut que l’Italie accepta une Politique Agricole Commune exclusivement orientée en fonction
des exigences des agricultures des autres pays: une politique qui se focalisait sur le soutien
des prix, mais qui négligeait une action substantielle pour la réduction des déséquilibres
d’un coté; de l’autre, en absence de positions nettes de la part du seul pays méditerranéen
membre de la communauté, une politique vouée à la seule protection des cultures typiques
de l’Europe continentale.
Lorenzo Mechi
Firenze
Alexandre LAMFALUSSY, Luc BERNARD & Antonio CABRAL (eds), The
euro-zone: a new economic entity?, Collection de l'Institut d'études européennes, Université
catholique de Louvain, Bruylant, Bruxelles,1999, ISBN, 2-8027-1302-7, 153 p. – ISBN
2-8027-1302-7. – 1.600,00 BEF.
L'intérêt de l'historien est de pouvoir savourer un livre de débats économiques qui ont eu lieu en
1998 pour déterminer comment les prévisions des experts se sont trouvées confirmées en 2001 …
Or la table ronde qui a alimenté cet ouvrage collectif s'avère, par sa densité et la pertinence de ses
approches, un ouvrage d'histoire par anticipation qui soupèse le devenir proche de l'eurolande au
regard de l'histoire immédiate des années 1990. Les experts cherchaient en fait en 1998 à déterminer
si la mise en place de l'eurolande n'allait pas imposer une période de déflation ou de
restrictions à l'expansion européenne – et en cela ce livre est une contribution fine aux débats
politiques qui accompagnaient alors la marche en avant de l'intégration européenne.
Le livre prend donc valeur d'abord de reconstitution historique, sur l'évolution des économies
durant la décennie 1990, sur les différences de rythme dans le retournement de
'sagesse' gestionnaire après les débordements (déficit budgétaire, surendettement) qu'avaient
suscités la récession de 1991-1993. Une chronique des dates, des grandes décisions de
l'Union européenne y est ainsi fournie. Mais le plus intéressant est cette comparaison entre
les choix des différents pays impliqués au cours des années 1993-1998: des séries statistiques
sont ainsi disponibles. Elles sont mises en perspective puisqu'on les oppose aux séries
virtuelles qui sont déterminées par les autorités afin de mettre en place la 'convergence'
nécessaire à l'intégration de l'eurolande. Les conclusions des experts sont claires: l'effort