chateaubriand. - Notes du mont Royal

tlYRE.XIH. 167
demander conseil aux dieux sur la montagne ;
tel autrefois l'aigle des Alpes &nvoloit au milieu
des nuées pendant un orage, et, noble-augure
des" destinées romaines, alloit apprendre, au
sein de la foudre,, les desseins cachés du ciel.
A la vue de- tous ces sommets de TArcadie,"
marqués par le culte de quelque divinité, Démodocus
verse des larmes, et la superstition
est prête à remporter dans son cœur. Mais
comment refuser Eudore à l'amour de Cymodocée?'
Gomment rendre sa fille éternellement
malheureuse? Dieu, qui poursuit ses desseins*
achève de subjuguer Démodocus, et fait
tervir à la gloire de ses futurs élus la foiblesse
paternelle. Par- un effet de sa puissance, il
termine les incertitudes du prêtre d'Homère;
il dissipe ses craintes; il lui présente le mariage
de Gymodocée et d'Eudore sous les auspices
les plus prospères. Démodocus rentre aux foyers
de I#asthénès ;.. il retrouve- sa. fille affligée,- il
«'écrie :
a Ne pleure point, ô vierge digne de toutes
tes prospérités! Que jamais Démodocus ne coûte
une larme à des yeux qu'il chérit plus que
la lumière du jour l. Deviens Fépouse d'Eudore
et puisse seulement ton, nouveau Dieu ne t'arracher
jamais à ton père ! »
Eiidore, dan$ ce moment même, révéloit