Pour en savoir plus - Centre d'Océanologie de Marseille
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6) DISCUSSION<br />
6-1 Composition et structure du phytoplancton du lac <strong>de</strong> Guiers<br />
6-1-1 Composition du phytoplancton<br />
Les communautés phytoplanctoniques sont constituées d'assemblages d'espèces<br />
prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>s caractéristiques morphologiques (taille, forme...) et physiologiques (mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> nutrition, taux <strong>de</strong> croissance...) très différ<strong>en</strong>tes dont l‘organisation est une composante<br />
ess<strong>en</strong>tielle à la compréh<strong>en</strong>sion du fonctionnem<strong>en</strong>t d’un écosystème (KLUG & TIEDJE,<br />
1993). Selon KARR (1991), la connaissance <strong>de</strong> la composition taxonomique <strong>de</strong>s<br />
peuplem<strong>en</strong>ts constitue une source d’informations nécessaire. En effet, la composition<br />
taxonomique <strong>de</strong>s communautés phytoplanctoniques permet d’établir <strong>de</strong> véritables outils<br />
<strong>de</strong> diagnose et d’évaluation <strong>de</strong> pollution, comme les indices diatomiques (DESCY &<br />
COSTE., 1990).<br />
Au sein du phytoplancton du lac <strong>de</strong> Guiers, on r<strong>en</strong>contre aussi bi<strong>en</strong> les cyanobactéries<br />
(procaryotes) que les algues vraies (eucaryotes) regroupant les chlorophycées, les<br />
zygnématophycées, les bacillariophycées (diatomées), les euglénophycées, les<br />
xanthophycées et les dinophycées. En terme <strong>de</strong> structure, la communauté<br />
phytoplanctonique est caractérisée par un nombre d’espèces <strong>plus</strong> élevé <strong>de</strong> chlorophycées<br />
(32%) suivi par <strong>de</strong>s cyanophycées (24%), <strong>de</strong>s zygnématophycées et <strong>de</strong>s bacillariophycées<br />
qui form<strong>en</strong>t chacun <strong>en</strong>viron 15%. Les autres classes prés<strong>en</strong>tes sont les euglénophycées<br />
(8%), les xanthophycées (4%) et les dinophycées (1%). La forte représ<strong>en</strong>tativité <strong>de</strong>s<br />
chlorophycées confirme les travaux <strong>de</strong> COGELS et al. (2001) montrant que cette classe<br />
représ<strong>en</strong>te 35% du nombre d’espèce du phytoplancton à Guiers <strong>en</strong> 1999. Comparée aux<br />
travaux <strong>de</strong> DIA & REYNAUD (1982) et <strong>de</strong> COMPERE (1991) avant la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s<br />
barrages sur le fleuve Sénégal, la structure <strong>de</strong> la communauté phytoplanctonique est<br />
marquée d’une part par une forte baisse du nombre d’espèces <strong>de</strong> bacillariophycées,<br />
égalem<strong>en</strong>t notée par CARLBRO (1999), et par une augm<strong>en</strong>tation du nombre <strong>de</strong><br />
cyanobactéries et <strong>de</strong> chlorophycées (Tableau 8). Par conséqu<strong>en</strong>t, cette prédominance <strong>de</strong>s<br />
chlorophycées et la hausse du nombre d’espèces <strong>de</strong> cyanobactéries témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
modifications qui sont interv<strong>en</strong>ues dans la communauté phytoplanctonique. Ces<br />
changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la biocénose phytoplanctonique peuv<strong>en</strong>t avoir leur explication dans les<br />
modifications hydrologiques surv<strong>en</strong>ues sur le fleuve Sénégal (arrêt <strong>de</strong> l’intrusion d’eau <strong>de</strong><br />
mer et perman<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’eau douce) et le statut trophique du lac <strong>de</strong> Guiers. Avant les<br />
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