Pour en savoir plus - Centre d'Océanologie de Marseille
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Fragilaria croton<strong>en</strong>sis. Dans notre étu<strong>de</strong>, toutes les corrélations avec la température sont<br />
négatives (r compris <strong>en</strong>tre -0,58 et -0,72, respectivem<strong>en</strong>t à la station Large et Typha). Au<br />
point P, BERGER et al. (2006) report<strong>en</strong>t un développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Fragilaria sp. égalem<strong>en</strong>t<br />
fortem<strong>en</strong>t corrélé aux v<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> secteur Est (r= 0,97 ; n = 39) induisant une forte instabilité<br />
<strong>de</strong> la colonne d’eau. Il semble donc que la zone c<strong>en</strong>trale du lac <strong>de</strong> Guiers soit une zone<br />
homogène <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> facteurs physiques contrôlant la structure <strong>de</strong> la communauté<br />
phytoplanctonique.<br />
6-2-2 Impact <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts nutritifs<br />
L’impact <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts nutritifs sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s espèces dominantes semble<br />
moins significatif que la température et la stabilité <strong>de</strong> la colonne d’eau, comme le montr<strong>en</strong>t<br />
les analyses <strong>en</strong> co-inertie au niveau <strong>de</strong>s trois stations et égalem<strong>en</strong>t à la station P (BERGER<br />
et al., 2006). Les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> élém<strong>en</strong>ts nutritifs dans le lac <strong>de</strong> Guiers au cours du<br />
cycle annuel sont faibles avec <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> phosphate toujours inférieures à 0,3 µmole/l<br />
et <strong>de</strong>s valeurs d’ammoniaques maximales au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s crues avec 4 µmole/l<br />
(moy<strong>en</strong>ne annuelle <strong>de</strong> 0,65 µmole/l). Malgré ces faibles valeurs <strong>en</strong> sels nutritifs, les<br />
espèces <strong>de</strong> la communauté phytoplanctonique se développ<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong>s effectifs et <strong>de</strong>s<br />
biovolumes comparables à ceux observés dans d’autres écosystèmes tropicaux, <strong>en</strong><br />
particulier C. raciborskii avec <strong>de</strong>s d<strong>en</strong>sités moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> 5,2 x 10 7 cellules/l et <strong>de</strong>s<br />
biovolumes compris <strong>en</strong>tre 11 et 98 mm 3 /l (HAVENS et al., 1998 ; BOUVY et al., 1999). Sa<br />
capacité à fixer l’azote atmosphérique lui permet <strong>de</strong> se développer <strong>en</strong> abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nitrate et<br />
d’ammonium. Or cette espèce a une forte affinité pour l’ammonium et peut ainsi croître<br />
sans formation d’hétérocystes (processus consommateur d’énergie) même avec <strong>de</strong>s<br />
niveaux d’ammonium très faibles (PRESING et al., 1996; BOUVY et al., 1999; HUSZAR et<br />
al., 2000). Les faibles valeurs <strong>en</strong> phosphate ne sont pas limitantes pour le développem<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> C. raciborskii <strong>en</strong>tre juin et octobre, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> sa forte affinité pour le phosphore<br />
(ISVANOVICS et al., 2002) , ce qui lui donne <strong>de</strong>s avantages certains par rapport aux autres<br />
cyanobactéries comme Microcystis aeruginosa, et autres groupes algaux comme les<br />
bacillariophycées (BRANCO & SENNA, 1994). Lors <strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong> la crue, coïncidant avec<br />
les changem<strong>en</strong>ts météorologiques (voir ci <strong>de</strong>ssus), les quantités <strong>en</strong> élém<strong>en</strong>ts nutritifs<br />
augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t permettant aux espèces limitées <strong>en</strong> nutrim<strong>en</strong>ts comme Fragilaria sp. <strong>de</strong><br />
pouvoir se développer dans leurs conditions favorables (HARRIS & BAXTER, 1996 ;<br />
BUTTERWICK et al., 2005).<br />
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