Pour en savoir plus - Centre d'Océanologie de Marseille
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6-2-3 Impact du broutage exercé par le zooplancton<br />
Les algues planctoniques sont à la base <strong>de</strong>s chaînes trophiques pélagiques et donc<br />
responsables d’une part ess<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> la production primaire dans les milieux aquatiques.<br />
Selon MCQUEEN et al. (1986), la structure <strong>de</strong> toute communauté aquatique est sous le<br />
contrôle <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts facteurs dont les facteurs <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants qui sont définis par la<br />
pression <strong>de</strong> prédation.<br />
Les analyses <strong>en</strong> co-inertie ont montré que les effectifs <strong>de</strong> la communauté zooplanctonique<br />
étai<strong>en</strong>t inversem<strong>en</strong>t corrélés avec les abondances et biomasses du phytoplancton total<br />
laissant supposer un impact négatif du zooplancton sur les algues. De nombreux travaux<br />
ont montré que la pression <strong>de</strong> broutage exercée par le zooplancton herbivore sur le<br />
phytoplancton joue une influ<strong>en</strong>ce fondam<strong>en</strong>tale sur la d<strong>en</strong>sité et la composition du<br />
phytoplancton (HENNING et al., 1991; SEVRIN-REYSSAC, 1997). Inversem<strong>en</strong>t, le type <strong>de</strong><br />
proie comme les cyanobactéries filam<strong>en</strong>teuses joue un rôle fondam<strong>en</strong>tal sur la capacité <strong>de</strong><br />
filtration du zooplancton, <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille, <strong>en</strong> interférant sur les processus<br />
<strong>de</strong> filtration (BRIAND & McCAULEY, 1978). Nos résultats montr<strong>en</strong>t que s’il existe une<br />
corrélation négative significative <strong>en</strong>tre les abondances <strong>en</strong> zooplancton et celles <strong>de</strong> la<br />
diatomée Fragilaria sp. suggérant un impact direct <strong>de</strong> prédation, aucune corrélation n’est<br />
observée <strong>en</strong>tre le zooplancton et les <strong>de</strong>ux cyanobactéries filam<strong>en</strong>teuses C. raciborskii<br />
(groupe Sn) et L. versicolor (groupe S). Certains auteurs soulign<strong>en</strong>t le rôle <strong>de</strong>s rotifères<br />
dans la disparition <strong>de</strong>s algues lors <strong>de</strong> phases « d’eaux claires » dans les lacs peu profonds<br />
(SOMMER et al., 1986). Des étu<strong>de</strong>s ont montré que <strong>de</strong>s espèces du g<strong>en</strong>re Brachionus sont<br />
capables d’ingérer <strong>de</strong>s diatomées (HANSEN et al., 1997 ; HATOS, 2003). Nos expéri<strong>en</strong>ces<br />
prouv<strong>en</strong>t que les cyclopi<strong>de</strong>s peuv<strong>en</strong>t avoir un impact sur certaines espèces du<br />
phytoplancton local comme sur Fragilaria sp., et sur certaines cyanobactéries coloniales<br />
comme les espèces du g<strong>en</strong>re Merismopedia.<br />
Les expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> laboratoire <strong>de</strong> broutage du phytoplancton local par le zooplancton au<br />
cours du cycle annuel ne révèl<strong>en</strong>t aucun impact sur C. raciborskii quel que soit le mois,<br />
alors que Fragilaria sp. subit une pression <strong>de</strong> prédation significative par le zooplancton <strong>de</strong><br />
janvier à juin. Le zooplancton utilisé pour les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> broutage est dominé par les<br />
copépo<strong>de</strong>s cyclopi<strong>de</strong>s (2 espèces) représ<strong>en</strong>tant <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 85,6% avec un maximum <strong>de</strong><br />
99,6% <strong>en</strong> septembre. Les cladocères <strong>de</strong> petite taille sont peu représ<strong>en</strong>tés avec une moy<strong>en</strong>ne<br />
annuelle <strong>de</strong> 1%. Les étu<strong>de</strong>s sur les communautés zooplanctoniques <strong>de</strong>s lacs eutrophes<br />
tropicaux ont montré qu’elles étai<strong>en</strong>t dominées par <strong>de</strong>s copépo<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s rotifères et <strong>de</strong>s<br />
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