Pour en savoir plus - Centre d'Océanologie de Marseille
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emis <strong>en</strong> question périodiquem<strong>en</strong>t par les différ<strong>en</strong>ts chercheurs suivant l’écosystème<br />
étudié (REYNOLDS, 1998 et REYNOLDS et al., 2002). Bi<strong>en</strong> évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t c’est un vrai<br />
chall<strong>en</strong>ge <strong>de</strong> pouvoir comparer les assemblages algaux tropicaux à ceux décrits<br />
généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> zone tempérée par REYNOLDS et al. (2002). Par exemple, les associations<br />
caractéristiques d’un développem<strong>en</strong>t printanier <strong>de</strong> diatomées sont représ<strong>en</strong>tées par les<br />
lettres A, B ou C, alors que <strong>de</strong>s assemblages se développant dans la couche <strong>de</strong> l’épilimnion<br />
<strong>de</strong> lacs sont représ<strong>en</strong>tées par les lettres N, P, T, H2, U et/ou Lo.<br />
Au lac <strong>de</strong> Guiers, 11 groupes fonctionnels dominants ont pu être id<strong>en</strong>tifiés pour<br />
caractériser la dynamique <strong>de</strong> la communauté phytoplanctonique. Les cyanobactéries sont<br />
fortem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tées au lac <strong>de</strong> Guiers avec 3 groupes fonctionnels distincts pour les<br />
filam<strong>en</strong>teuses (H1, S et Sn). La distribution géographique cosmopolite <strong>de</strong><br />
Cylindrospermopsis raciborskii peut s’expliquer par sa tolérance aux faibles int<strong>en</strong>sités<br />
lumineuses, comme dans <strong>de</strong>s zones tempérées ou <strong>en</strong> zones tropicales au sein<br />
d’écosystèmes turbi<strong>de</strong>s, ce qui a incité PADISÁK & REYNOLDS (1998) à différ<strong>en</strong>cier cette<br />
espèce <strong>de</strong>s autres cyanobactéries nostocales hétérocystées (H) <strong>en</strong> créant un nouveau<br />
groupe fonctionnel (Sn). Au lac <strong>de</strong> Guiers, les <strong>de</strong>ux associations Sn (Cylindrospermopsis<br />
raciborskii) et S (Lyngbya versicolor) ont leur optimum <strong>de</strong> croissance au cours <strong>de</strong>s mêmes<br />
pério<strong>de</strong>s, donc avec les mêmes affinités écologiques les r<strong>en</strong>dant compétitives <strong>en</strong>tre elles.<br />
PADISÁK et al. (2003) conclu<strong>en</strong>t que le groupe Sn ne peut pas s’associer à d’autres<br />
groupes non cyanobactéri<strong>en</strong>s. <strong>Pour</strong>tant au lac <strong>de</strong> Guiers, le groupe Sn prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> fortes affinités avec le groupe X1 représ<strong>en</strong>tant quelques espèces <strong>de</strong> chlorophycées.<br />
L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces espèces accompagnatrices du groupe dominant (Sn) explique la forte<br />
diversité spécifique <strong>de</strong> la communauté phytoplanctonique du lac à cette pério<strong>de</strong> (d’avril à<br />
août), suggérant un possible comm<strong>en</strong>salisme <strong>en</strong>tre ces espèces et non une compétition<br />
comme souv<strong>en</strong>t admis. En réalité au lac <strong>de</strong> Guiers, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> C. raciborskii ne se<br />
réalise pas <strong>en</strong> « effloresc<strong>en</strong>ce » mais uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> groupe dominant qui nécessite <strong>de</strong>s<br />
interactions avec d’autres groupes algaux (voir partie expérim<strong>en</strong>tale ; taux <strong>de</strong> croissance).<br />
Par contre, le groupe H1 (Anaba<strong>en</strong>a miniata) est toujours <strong>en</strong> étroite association avec l’autre<br />
groupe dominant, le groupe P (Fragilaria sp.), groupe <strong>de</strong> diatomées caractéristique <strong>de</strong>s<br />
épilimnions eutrophes et dép<strong>en</strong>dant d’une zone <strong>de</strong> mélange continue ou semi-continue<br />
d’une épaisseur <strong>de</strong> 2 à 3 m (REYNOLDS, 1987 ; REYNOLDS et al., 2002). Ces conditions<br />
favorables sont prés<strong>en</strong>tes à partir d’octobre dans le lac <strong>de</strong> Guiers et permett<strong>en</strong>t ainsi le fort<br />
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