Pour en savoir plus - Centre d'Océanologie de Marseille
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<strong>de</strong> trichomes avec hétérocystes peut donc varier selon les conditions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales.<br />
BOUVY et al. (1999) observ<strong>en</strong>t une proportion moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 12% <strong>de</strong>s filam<strong>en</strong>ts avec<br />
hétérocystes dans le réservoir Ingazeira au Brésil, résultat similaire (9%) à celui reporté par<br />
BRANCO & SENNA (1994). Ces faibles pourc<strong>en</strong>tages laiss<strong>en</strong>t supposer que les formes<br />
azotées dissoutes étai<strong>en</strong>t suffisantes pour leurs développem<strong>en</strong>ts et n’induisai<strong>en</strong>t donc pas<br />
une forte prés<strong>en</strong>ce d’hétérocystes terminaux. Dans notre étu<strong>de</strong>, le pourc<strong>en</strong>tage moy<strong>en</strong> est<br />
<strong>de</strong> 87,5% <strong>de</strong> trichome hétérocystés. Les trichomes à <strong>de</strong>ux hétérocystes représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 46%<br />
<strong>de</strong>s trichomes totaux, alors que ceux à un hétérocyste représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 54%. Les faibles<br />
conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s formes azotées, et les faibles rapports N/P reportées dans notre étu<strong>de</strong>,<br />
confirm<strong>en</strong>t la limitation <strong>en</strong> azote <strong>de</strong> l’écosystème, induisant la prés<strong>en</strong>ce importante<br />
d’hétérocystes dans la population <strong>de</strong> C. raciborskii au lac <strong>de</strong> Guiers. Cette fixation<br />
importante d’azote atmosphérique par la population <strong>de</strong> C. raciborskii, processus coûteux<br />
énergiquem<strong>en</strong>t, est certainem<strong>en</strong>t l’une <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> la non prolifération <strong>en</strong> effloresc<strong>en</strong>ce<br />
<strong>de</strong> cette population dans le lac <strong>de</strong> Guiers.<br />
6-3-3 Toxicité <strong>de</strong> Cylindrospermopsis raciborskii<br />
Les toxines <strong>de</strong> cyanobactéries sont <strong>de</strong>s molécules secondaires très diversifiées avec<br />
<strong>plus</strong>ieurs mo<strong>de</strong>s d’actions possibles. Elles peuv<strong>en</strong>t être classées selon leur structure<br />
chimique <strong>en</strong> trois familles : les pepti<strong>de</strong>s cycliques (hépatotoxines comme les microcystines<br />
et nodularines), les alcaloi<strong>de</strong>s (la cylindrospermopsine, les anatoxines, saxitoxines et ses<br />
dérivés PSP ou Paralytic Shellfish Poisons) et les lipopolysachari<strong>de</strong>s (ROBILLOT &<br />
HENNION, 2001).<br />
Les cyanotoxines produites par l’espèce Cylindrospermopsis raciborskii sont nombreuses<br />
avec <strong>de</strong>ux principaux types répertoriés :<br />
- la cylindrospermopsine, produites par <strong>de</strong> nombreuses souches australi<strong>en</strong>nes et<br />
américaines (OHTANI et al., 1992 ; BURNS et al., 2000),<br />
- <strong>de</strong>s PSPs produits par <strong>de</strong>s souches neurotoxiques issues du Brésil (LAGOS et al.,<br />
1999 ; BOUVY et al., 1999).<br />
Les effets <strong>de</strong>s toxines <strong>de</strong> cyanobactéries libérées dans les écosystèmes aquatiques sont<br />
multiples, avec <strong>de</strong>s risques sanitaires, économiques et écologiques souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core<br />
méconnus selon la cyanotoxine (CHORUS & BATRAM, 1999). La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ces<br />
cyanotoxines dans les eaux constitue donc un risque pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> santé publique pour <strong>de</strong><br />
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