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Mémoires de Jacques de Mercoyrol de Beaulieu

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248 CAMPAGNES [1759]<br />

Pour en revenir au eomle <strong>de</strong> Vogiié, la jambe<br />

toujours engagée sous son cheval, il se soulève<br />

et fait signe du bras à cette colonne que quel-<br />

qu'un vienne à lui. Un officier, un <strong>de</strong>s premiers<br />

qui l'aperçoivent, va à lui et, comme il l'approche, le<br />

comte lui dit : « Monsieur, je suis colonel, au ser-<br />

vice <strong>de</strong> France, d'un régiment <strong>de</strong> cavalerie, j'ai la<br />

jambe cassée, je souffre beaucoup. Je vous prie <strong>de</strong><br />

me faire donner du secours. » Un soldat anglois<br />

avoit suivi son officier, qui lui dit : « Restez ici avec<br />

ce François jusqu'à mon retour. » Il va joindre la<br />

colonne et son colonel, auquel il raconte le secours<br />

que ce François réclame <strong>de</strong> lui. Ce colonel, em-<br />

pressé d'être utile à un <strong>de</strong> ses confrères, quoique<br />

ennemi, d'un temps <strong>de</strong> galop se porte vers le<br />

comte, après avoir dit à un sergent et à <strong>de</strong>ux sol-<br />

dats <strong>de</strong> son régiment <strong>de</strong> le suivre, ainsi qu'à un chi-<br />

rurgien qui lui étoit attaché ; il arrive près du comte<br />

et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> son nom. Celui-ci lui dit : « Vogué ».<br />

Alors ce chef, par les quatre hommes <strong>de</strong> son régi-<br />

ment, le fait dégager <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssous son cheval et<br />

s'aperçoit du coup <strong>de</strong> feu qu'il a sur la poitrine. Le<br />

comte lui apprend, en peu <strong>de</strong> mots, d'où il provient.<br />

L'Anglois ordonne au chirurgien qu'il lui laisse <strong>de</strong><br />

le faire transporter dans la ferme prochaine, <strong>de</strong> le<br />

panser et <strong>de</strong> lui porter tous les soins que son art<br />

pourra lui suggérer ;<br />

que, pour la sûreté <strong>de</strong> cet offi-<br />

cier, il eût à laisser les quatre hommes <strong>de</strong> son régiment<br />

qui le portèrent à la ferme voisine, l'y gar-<br />

dèrent jusqu'au soir que ce colonel vint l'y voir, et,<br />

comme l'armée <strong>de</strong>s ennemis <strong>de</strong>voit partir au point<br />

du jour pour suivre l'armée françoise et leurs vie-

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