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Mémoires de Jacques de Mercoyrol de Beaulieu

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332 CAMPAGNES [1760]<br />

commandant en chef M. le comte <strong>de</strong> Vaux, lieute-<br />

nant-général (aujourd'hui maréchal <strong>de</strong> France);<br />

vous passerez <strong>de</strong> suite chez mon frère, le comte <strong>de</strong><br />

Broglie, qui est instruit <strong>de</strong> cet arrangement, et il<br />

vous remettra la lettre <strong>de</strong> service que je vous ai<br />

fait expédier à cet effet. »<br />

M. <strong>de</strong> Gelb, reconnoissant comme il le <strong>de</strong>voit, le<br />

remercia. M. le Maréchal, continuant, lui dit :<br />

« Vous voudrez bien dire à M. <strong>de</strong> <strong>Beaulieu</strong> <strong>de</strong> pas-<br />

ser chez moi <strong>de</strong>main matin; je veux l'employer dans<br />

un poste et reconnoître la manière dont il a servi<br />

cette campagne, et le mettre à même <strong>de</strong> servir plus<br />

distinctement, lui procurant en outre un bien-être. »<br />

La réponse <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gelb fut : « Monsieur le Maré-<br />

chal, il est parti il y a trois jours, mais, si vous<br />

le permettez, je vais lui adresser un courrier qui<br />

le joindra à quarante ou cinquante lieues d'ici. »<br />

M. le Maréchal réfléchit un moment et lui dit :<br />

« Non, cet officier a sans doute <strong>de</strong>s affaires chez<br />

lui. » Et ma bonne fortune expira là.<br />

M. <strong>de</strong> Gelb, qui étoit mon camara<strong>de</strong> et mon ami,<br />

officier <strong>de</strong> mon âge, celui avec lequel j'étois le plus<br />

lié, par la justice mutuelle que nous nous rendions<br />

sur notre amour pour notre métier et notre façon<br />

<strong>de</strong> penser, toujours d'égalité sur tous les points, par<br />

notre jugement qui nous faisoit voir les objets du<br />

même œil, me fit part sur-le-champ <strong>de</strong> tout ce que<br />

M. le Maréchal avoit fait pour lui et dit à mon<br />

égard. Je reçus cette lettre en arrivant chez moi,<br />

où je la trouvai. J'eus <strong>de</strong>s regrets d'avoir fait une<br />

si longue route et m'aperçus, mais trop tard, com-<br />

bien j'avois mal fait <strong>de</strong> ne m'être pas présenté

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