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Mémoires de Jacques de Mercoyrol de Beaulieu

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[1762] DE MERCOYROL DE BEAULIEU. 399<br />

hommes, lesquels se tinrent jusqu'à la nuit à une<br />

portée <strong>de</strong> canon.<br />

Ma petite troupe disposée comme je viens <strong>de</strong> le<br />

dire, je préviens chacun d'eux <strong>de</strong> la manière dont<br />

il doit se conduire, ayant toujours pour désir <strong>de</strong><br />

n'en pas perdre un seul.<br />

Entre dix et onze heures <strong>de</strong> la nuit, nous entendîmes<br />

que l'on marchoit à nous et, peu après, une<br />

voix qui, parlant françois, disoit : « Ensemble, serrez,<br />

point <strong>de</strong> quartier. » En peu d'instants, j'aperçus la<br />

tète <strong>de</strong> la colonne et, au clair <strong>de</strong>s étoiles, le luisant<br />

<strong>de</strong>s baïonnettes. Mes soldats, prévenus<strong>de</strong>ne tirer que<br />

lorsque j'en donnerois l'ordre, l'attendoient avec con-<br />

fiance. Les ennemis arrivés à trente pas <strong>de</strong> nous, je fais<br />

tirer toute ma troupe, à quoi les ennemis répon<strong>de</strong>nt<br />

par une décharge très nombreuse et toute dirigée en<br />

l'air. Dieu sait combien, à ce moment, je regrettois<br />

<strong>de</strong> n'avoir pas à mes ordres 300 hommes seulement,<br />

pour tomber sur eux et les disperser, mais mon<br />

peu <strong>de</strong> force m'avoit fait donner pour indication à<br />

chaque soldat que le premier feu seroit le signal<br />

pour se retirer, longeant la communication à la<br />

secon<strong>de</strong> redoute, où chacun se plaçoit à son angle<br />

gauche, extérieurement, comme ils l'avoient été à<br />

la première, ce qui s'exécuta.<br />

Nous y restâmes près d'une heure, pendant laquelle<br />

les ennemis s'emparèrent <strong>de</strong> la redoute, aisée à<br />

gagner puisqu'il n'y avoit pas un homme. A leur<br />

tour, ils longèrent la communication et arrivèrent<br />

à la secon<strong>de</strong> redoute, où ils furent reçus comme à<br />

la première, une fusilla<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre part, une plus<br />

nombreuse <strong>de</strong> la leur, et notre retraite que j'avois

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