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Mémoires de Jacques de Mercoyrol de Beaulieu

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[1760] DE MERCOYROL DE BEAULIEU. 291<br />

toute ma compagnie se trouvât sur une seule file.<br />

Arrivant à l'entrée du village, j'y trouvai le peloton<br />

<strong>de</strong>s Gar<strong>de</strong>s françoises à droite et <strong>de</strong> là fusillant mal<br />

à leur aise une troupe d'ennemis qui occupoient<br />

un verger en face <strong>de</strong> l'entrée du village ; la com-<br />

pagnie <strong>de</strong> grenadiers <strong>de</strong> Picardie à gauche <strong>de</strong> cette<br />

même entrée, mal à son aise aussi et fusillant les<br />

uns sur le verger dont je viens <strong>de</strong> parler, d'autres<br />

dans une petite ruelle <strong>de</strong> traverse à leur gauche,<br />

l'espace <strong>de</strong> l'entrée du village vi<strong>de</strong> et une mare<br />

d'eau bourbeuse <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux toises <strong>de</strong> large sur quatre<br />

ou cinq <strong>de</strong> longueur. Je me tourne et, voyant que<br />

je n'ai pas d'autre route à prendre pour arriver au<br />

verger vis-à-vis, d'où partoit un feu vif, et <strong>de</strong> tour-<br />

ner ledit verger (car, par son <strong>de</strong>vant, impossible <strong>de</strong><br />

le monter, la haie relevée en terre présentant comme<br />

un mur <strong>de</strong> dix pieds <strong>de</strong> haut), je crie : « A moi,<br />

chasseurs ! » Je traverse cette mare, où je n'eus <strong>de</strong><br />

l'eau que jusqu'aux genoux ;<br />

je marche rapi<strong>de</strong>ment<br />

à la pointe <strong>de</strong> ce verger, où je m'aperçois que ceux<br />

qui le défendoienl se pressoient<strong>de</strong> me tirer et <strong>de</strong><br />

l'abandonner.<br />

Un chemin se présente à gauche, je le prends ;<br />

il étoit montant et j'allois être <strong>de</strong> niveau par le<br />

terrain avec le verger, dont la face du côté du vil-<br />

lage paroissoit si redoutable. J'observai que le<br />

mauvais ordre <strong>de</strong> ma compagnie, à la file un à un,<br />

la prolongeant, faisoit penser aux ennemis que ce<br />

qui arrivoit étoit très nombreux. Dans ce verger,<br />

j'aperçois un officier en écharpe, qui m'avoit l'air<br />

d'y comman<strong>de</strong>r ; je crie : « A l'écharpe, à l'écharpe ! »<br />

Dans le moment, cet officier se perd dans la foule <strong>de</strong><br />

ceux qui se sauvoient

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