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Mémoires de Jacques de Mercoyrol de Beaulieu

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()2 C\.MI'AG-NES [1746]<br />

Deux autres jeunes offieiers et moi montâmes<br />

sur la chaussée que la colonne côtoyoit et, clans<br />

une ligne <strong>de</strong> près d'un quart <strong>de</strong> lieue, nous aperçûmes<br />

dans le lointain trois êtres pé<strong>de</strong>stres qui venoient<br />

à nous. Je proposai à mes <strong>de</strong>ux compagnons<br />

d'aller au galop à ce que nous apercevions, dans<br />

l'espoir qu ils nous donneroient <strong>de</strong>s nouvelles <strong>de</strong>s<br />

ennemis, dont nous n'étions plus alors qu'à une lieue<br />

<strong>de</strong> leurs positions, en supposant qu'ils les eussent<br />

gardées, et nous pouvions être les premiers à donner<br />

<strong>de</strong>s nouvelles aux généraux. Nous poussâmes donc<br />

bri<strong>de</strong> abattue, joignîmes ces trois êtres, qui éloient<br />

trois l'emmes venant <strong>de</strong> Liège ; nous les questionnâmes<br />

sur les ennemis. Leur réponse littérale fut<br />

(car elles parloient François) : « Us sont à trois (juarls<br />

<strong>de</strong> lieue d'ici, qui vous atten<strong>de</strong>nt avec honneur. »<br />

Nous retournons et avec la même vitesse nous arri-<br />

vons à la généralité, qui marchoit à la tête <strong>de</strong> la<br />

colonne ;<br />

nous annonçons notre nouvelle, à laquelle<br />

personne ne veut croire. Nous avons beau assurer<br />

que trois femmes nous l'ont dit ainsi, on ne veut<br />

pas nous croire. M. le comte d'Estrées, <strong>de</strong>puis maréchal<br />

<strong>de</strong> France, me dit : « Où sont les femmes ? —<br />

Général, lui dis-je, je vais vous les chercher. » Je<br />

tourne bri<strong>de</strong>, monte sur la chaussée, que tranquillement<br />

elles suivoient en venant à nous ; je les aper-<br />

çois et les joins. Je les fais <strong>de</strong>scendre <strong>de</strong> la chaussée<br />

et marcher en la côtoyant, les assurant <strong>de</strong> n'avoir<br />

pas <strong>de</strong> crainte, que le général est dans la troupe<br />

qui vient à nous et qu'il veut leur parler. Je ne tar-<br />

dai pas d'être aperçu par la troupe dorée, condui-<br />

sant ces trois compagnes. M. le comte d'Estrées et

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