L'internationalisation des entreprises chinoises - ccifc
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DOSSIER<br />
专栏<br />
Un nouveau « Voyage vers l’Ouest »<br />
Investir en Europe et en France, c’est aujourd’hui une<br />
évolution assez naturelle pour <strong>des</strong> <strong>entreprises</strong> <strong>chinoises</strong><br />
désireuses d’agrandir leurs marchés. Mais c’est également<br />
faire le choix d’affronter un choc culturel conséquent.<br />
Retours d’expériences.<br />
Pour Chalton, l’investissement en France permet l’accès aux marchés africains.<br />
天津中辰番茄制品公司认为,在法国的投资对开拓非洲市场大有帮助。<br />
Chalkis<br />
Le Xinjiang rencontre la Provence<br />
Filiale de l’organisation semi-militaire du<br />
corps de production et de construction du<br />
Xinjiang (Bingtuan), Chalkis fait aujourd’hui<br />
partie <strong>des</strong> 3 premiers groupes industriels<br />
mondiaux spécialisés dans la transformation<br />
de la tomate. Ses activités en France<br />
depuis 2004 lui permettent d’obtenir un<br />
accès facilité au marché mondial et les<br />
concepts « respect mutuel et connaissances<br />
réciproques » sont devenus désormais<br />
les lignes directrices de son développement<br />
international.<br />
Emanation du Bingtuan, Chalkis s’est vue<br />
confrontée à la suppression <strong>des</strong> subventions<br />
d’État au début de la politique de Réforme<br />
économique et d’Ouverture dans les<br />
années 80. Il lui a donc fallu changer de modèle<br />
pour devenir totalement autonome et<br />
après maintes tentatives dans <strong>des</strong> secteurs<br />
84 Connexions / mars 2011<br />
variés, le groupe s’est finalement spécialisé<br />
dans l’industrie de transformation de la tomate.<br />
Chalkis procède au premier traitement <strong>des</strong><br />
tomates fraîches pour conditionner de la<br />
sauce tomate. Le groupe dispose de bases<br />
de culture d’environ 500 000 hectares en<br />
Chine et son chiffre d’affaires actuel s’élève<br />
à 6 milliards de RMB. À noter que la totalité<br />
de la sauce tomate produite par Chalkis est<br />
<strong>des</strong>tinée à l’étranger car la cuisine chinoise<br />
traditionnelle n’en utilise pas…<br />
En vue d’intégrer au mieux sa production,<br />
le groupe a investi dans la création de l’entreprise<br />
Chalton en 2004 dont il détient<br />
plus de 50% <strong>des</strong> parts.<br />
Ce spécialiste en conserves de tomates<br />
permet à Chalkis de prolonger sa chaîne de<br />
transformation industrielle et le choix d’im-<br />
© DR<br />
planter la ligne de conditionnement final à<br />
Tianjin facilite le processus d’exportation.<br />
La filiale française de Chalkis, Conserves<br />
de Provence SAS, était à l’origine propriété<br />
de l’ancienne coopérative agricole de Provence,<br />
« Le Cabanon ».<br />
Cette dernière a subi un ralentissement graduel<br />
de ses activités dans un contexte de<br />
globalisation et de concurrence accrue sur<br />
son secteur, en particulier avec la suppression<br />
<strong>des</strong> droits de douane sur les produits<br />
de première transformation en 1998.<br />
C’est ainsi qu’à partir de 2004, Chalton a<br />
commencé à injecter du capital dans les<br />
Conserves de Provence dont elle possède<br />
aujourd’hui la totalité <strong>des</strong> actions.<br />
Yan Guanping, Vice Président de Chalton et<br />
Président de la filiale française, estime que<br />
ses investissements en France permettent<br />
à son entreprise de se former aux procédés<br />
avancés de traitement de la tomate en Europe,<br />
de bénéficier de la bonne image de<br />
marque de Cabanon et d’ouvrir d’autres<br />
marché, en particulier en Afrique.<br />
Après avoir expérimenté en France le rachat,<br />
la liquidation, les négociations avec<br />
<strong>des</strong> créanciers, la grève, et bien d’autres<br />
choses encore, Yan Guanping a assurément<br />
son mot à dire lorsqu’on l’interroge<br />
sur les différences culturelles :<br />
« Je pense que la clé pour résoudre tous<br />
ces problèmes, c’est le respect mutuel<br />
et la connaissance réciproque. Au début<br />
<strong>des</strong> négociations, j’ai recruté un étudiant<br />
chinois inscrit dans une école de commerce<br />
locale comme interprète, en espérant<br />
qu’il retranscrirait clairement mes idées en<br />
langue française et que cela allait suffire.<br />
Mais j’ai fini par comprendre que cela ne<br />
permettait pas de faire passer mes messages,<br />
non parce que l’interprète n’avait pas<br />
un niveau suffisant, mais parce qu’aucun<br />
d’entre nous ne connaissait assez le cadre<br />
légal, sociétal et culturel en France. Par<br />
conséquent, j’ai eu recours à une société de<br />
consulting local, à qui j’ai communiqué les<br />
objectifs de production à atteindre et en<br />
fonction <strong>des</strong>quels elle m’a indiqué les procédures<br />
à suivre selon les pratiques locales.<br />
À travers ces expériences, j’ai été marqué<br />
par la complexité du système français et le<br />
respect général <strong>des</strong> valeurs humaines qu’il<br />
préconise, en particulier la grande considération<br />
pour les défavorisés lors d’un<br />
processus de licenciement. Je pense que